Sarkozy, de Jaurès à Maupassant

Au Trocadéro, Nicolas Sarkozy revendique un 1er mai tricolore‎
Au Trocadéro, Nicolas Sarkozy revendique un 1er mai tricolore‎ © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
DECRYPTAGE - Rhétorique et name-dropping : Europe1.fr décode le discours du 1er mai.

A cinq jours de la présidentielle, le 1er mai s'est transformé en un bras-de-fer entre les syndicats et Nicolas Sarkozy qui réunissait ses troupes place du Trocadéro, à Paris pour un meeting en plein air. Dans un discours ultra-soigné, le président candidat s’est adressé aux "200.000 personnes réunies", selon ses propres mots, pour cette "vraie fête" du travail. Références historiques, rhétorique : Europe1.fr a décortiqué le discours du candidat de l'UMP.

 

• Le name-dropping politique : Blum, Jaurès, Moulin, De Gaulle

Place du Trocadéro, Nicolas Sarkozy prononçait l’un de ses derniers discours de la campagne. Il avait donc pris soin - comme lors de son entrée dans la bataille - de truffer sa prise de parole de références politiques. En appelant dans son discours des personnalités de gauche comme de droite. Jaurès comme De Gaulle. "Avec le général de Gaulle, les Français écrivaient l'histoire. Nous aussi nous voulons l'écrire, face aux insulteurs qui nous ont dénié le droit de parler aux Français le 1er mai, comme s'ils étaient les propriétaires", a-t-il ainsi asséné. Puis fustigeant le cortège de la Bastille, le président sortant a insisté : "je n'ai pas entendu dans ces cortèges les voix de Jaurès ou de Blum". Pourquoi citer ces grands noms de la gauche ? "Comme lors de la campagne de 2007, nous voulions désaffilier les discours", a par la suite expliqué Henri Guaino, la plume de Nicolas Sarkozy. "Jaurès, cela ne veut plus rien dire pour la gauche aujourd'hui", a-t-il ajouté sur BFMTV.

• Les références littéraires : Voltaire,Maupassant, Chateaubriand

"Nous sommes les héritiers d’une grande culture. Nous sommes les enfants de Voltaire, de Chateaubriand, de Victor Hugo, de Maupassant". Comme lors du discours de Versailles de 2007, Nicolas Sarkozy et sa plume Henri Guaino ont multiplié les références littéraires. L’objectif ? Inscrire le candidat dans une lignée, un parcours. "Nous sommes les héritiers d’une histoire", a ainsi assuré Nicolas Sarkozy pour qui "ce patrimoine, nous oblige, c’est tout le sens de mon projet pour la France".

• Le mot "clé" de son discours : "l’héritage"

Enoncé, répété, martelé même, une vingtaine de fois, le mot "héritage" fut le mot clé de ce discours du Trocadéro. "Nous sommes, les héritiers d'une immense histoire, de Jeanne d'Arc, de la Résistance, des trente glorieuses. Nous ne voulons pas de la jalousie, de l'amertume, de la haine, de la lutte des classes, du socialisme. Nous sommes le peuple de France", a martelé Nicolas Sarkozy. Parmi cet héritage, le président sortant a pris soin de placer "les racines chrétiennes" de la France. "Nous avons reçus en héritage, comme un trésor, la paix en Europe. Nous avons reçus en héritage des territoires où se dressent partout des cathédrales et des églises". 

• Le symbole : le drapeau tricolore

Enfin, dans son discours, le candidat de l’UMP a exhorté les syndicats à "poser le drapeau rouge" et "servir la France", plaçant son intervention sous le symbole du drapeau tricolore. Le drapeau français, distribué par les militants UMP, était d’ailleurs le seul à flotter sur la place du Trocadéro.