Sarkozy en Afghanistan : "savoir finir une guerre"

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avec AFP , modifié à
En visite mardi à Kaboul, il a annoncé le retrait d'un quart des troupes d'ici fin 2012.

La visite avait été gardée secrète pour des questions de sécurité. Nicolas Sarkozy est en visite en Afghanistan, pour la troisième fois depuis le début de son mandat. Le chef de l'Etat a atterri tôt mardi matin à Kaboul pour une visite de quelques heures.

"Il faut savoir finir une guerre"

A son arrivée sur la base de Tora, près de Kaboul, Nicolas Sarkozy a annoncé le retrait d'un millier de soldats français - soit un quart des effectifs présents dans le pays - d'ici fin 2012. Les hommes restants seront concentrés dans la province de Kapisa. "Il faut savoir finir une guerre", a lancé le chef de l'Etat. "Il n'a jamais été question de garder indéfiniment des troupes en Afghanistan", a-t-il ajouté.

A Tora, le général Emmanuel Maurin, chef des troupes françaises en Afghanistan, a exposé à Nicolas Sarkozy la situation sur le terrain, marquée selon lui par "une radicalisation de l'insurrection, qui ne s'est néanmoins pas étendue parmi la population". Quelque 4.000 militaires français sont déployés dans le pays, la plupart en Surobi, à Kaboul et dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul.

"Plus un soldat français en 2014"

"En 2014, tous les soldats français seront partis, il n'y aura plus un soldat français en 2014, tout sera transféré aux Afghans", a assuré le chef de l'Etat. Parallèlement au début de retrait des soldats étrangers, un processus "de transition" doit commencer en juillet, dans sept zones du pays. Il prévoit le transfert progressif de la responsabilité de la sécurité aux mains forces afghanes sur l'ensemble du territoire d'ici à fin 2014, date à laquelle l'Otan aura, en théorie, retiré l'ensemble de ses troupes combattantes.

Nicolas Sarkozy a ensuite regagné Kaboul où il s'est entretenu avec le général américain David Petraeus, commandant de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), puis il a déjeuné avec le président Hamid Karzaï, dont le demi-frère, Ahmed Wali Karzaï, venait d'être assassiné à Kandahar, dans le sud. "Nous ne devons pas abandonner l'Afghanistan mais la façon dont nous l'aidons va changer", a expliqué Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse avec Hamid Karzaï. "Ce que nous ne ferons plus sur le plan militaire nous le ferons sur le plan de la coopération économique, sur l'éducation, la santé, le développement", a-t-il ajouté.

Le président français devrait ensuite rendre visite aux soldats français. Il a rendez-vous à Tagab, la base avancée de l'armée française, dans la province de Kapisa.

Une visite symbolique au lendemain d'un drame

Cette visite du chef de l'Etat, la troisième depuis son élection en 2007, intervient au lendemain de la mort d'un soldat français de 22 ans, victime d'un "tir accidentel". Ce soldat est le douzième militaire français tué dans le cadre des opérations en Afghanistan depuis le début de l'année et le 64e depuis le début de l'intervention française fin 2001.

Cette visite éclair est programmée le jour où le Parlement doit se prononcer sur le retrait militaire des troupes en Afghanistan. Le 24 juin, en clôture d'un sommet européen, le président français avait annoncé que "plusieurs centaines" de soldats français quitteraient l'Afghanistan "d'ici à la fin de l'année, début de l'année prochaine" dans le cadre du retrait militaire annoncé peu avant avec les Etats-Unis.

Un leurre dans l'agenda

Un leurre était glissé mardi matin à l'agenda de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat devait se rendre au chevet des soldats blessés en Afghanistan, à l'hôpital militaire Percy, à Clamart. Cette visite aura bien lieu : le 14 juillet, avant le défilé.