Cette fois, l’appel du pied a été des plus clairs. En déplacement dans le Var, où l’extrême-droite fait traditionnellement un bon score, Nicolas Sarkozy s’est directement adressé aux électeurs du Font national. Le président sortant les a en substance appelé au vote utile dès le premier tour, tout en se livrant à une nouvelle charge à l’encontre des socialistes.
"Les Tartuffe qui donnent des leçons de morale"
"Je veux parler à ceux de nos compatriotes qui se sont sentis si désemparés qu'à un moment donné, ils se sont dit que la seule liberté qui leur restait c'(était) de dire non. Leur souffrance, je la comprends, mais le vote pour le Front national augmentera ses souffrances, il ne les résoudra pas", a lancé Nicolas Sarkozy lors d’un discours à Saint-Raphaël. "Le vote pour le FN dans quinze jours au premier tour servira M. Hollande comme il y a vingt ans le vote pour le Front national servait François Mitterrand", a-t-il ajouté.
Et le candidat UMP de se lancer dans une violente diatribe contre "les Tartuffe qui donnent des leçons de morale et qui ont profité de la montée de l'extrême droite pour assurer une majorité dans notre pays". A la gauche qui l'accuse de chasser sur les terres de l'extrême droite, Nicolas Sarkozy a répondu en dénonçant le "terrorisme de la pensée" de "ceux qui mettent leurs enfants dans des écoles protégées" et de cette "gauche caviar qui adore dire : ‘je suis l'ennemie de la finance’ mais qui aime la fréquentation et la conversation de clubs huppés".
"Les mêmes menues dans les cantines scolaires"
Nicolas Sarkozy en ensuite fièrement revendiqué son droit de parler de l'immigration ou d'identité nationale. Et s’est à nouveau adressé à la fange la plus à droite e son électorat. "Je ne peux pas accepter une immigration qui ne serait motivée que par la seule espérance de consommer des prestations sociales plus généreuses en France", a-t-il lancé. "Dans nos cantines scolaires, nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants de la République laïque." Puis il a rappelé son ultimatum aux Européens pour durcir le traité de Schengen contre l'immigration illégale. "Je leur laisserai un an", a-t-il menacé.
Nicolas espère là récidiver son casse historique de 2007 sur les voix du Front national, en ramenant son chef vieillissant Jean-Marie Le Pen à 10,44% des suffrages. Mais cinq ans plus tard, sa tentative de rééditer l'opération s'annonce plus délicate, puisque Marine Le Pen est créditée de 15 à 16% dans les sondages.