Il lève un coin du voile sur son programme à venir. Pas encore officiellement candidat, Nicolas Sarkozy a accordé un long entretien au Figaro Magazine à paraître samedi, dans lequel il défend son bilan et pose les jalons de sa campagne, sur des thèmes économiques mais aussi sur des grandes questions de société. Avec un "triptyque" de "valeurs" dans lesquelles il se "reconnaît plus que jamais" : "travail, responsabilité, autorité".
Interrogé sur l’annonce de sa candidature, le chef de l’Etat répond en outre que le rendez-vous "approche". "Si la question est de savoir si j’ai réfléchi, sur le fond et sur la forme, ma réponse est oui", précise-t-il. Nicolas Sarkozy se dit par ailleurs favorable à la présence du FN à la présidentielle, car "un courant politique qui réunit plusieurs millions de citoyens à chaque élection doit pouvoir être représenté".
"Mes valeurs pour la France"
Parmi les mesures fortes proposées par le président, celle, déjà reprise par les médias, d’organiser un référendum sur les allocations chômage. "Je propose de créer un nouveau système dans lequel l’indemnisation ne sera pas une allocation que l’on touche passivement", explique Nicolas Sarkozy, précisant qu’au bout de quelques mois, "toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d’emploi devra choisir une formation qualifiante". Au terme de cette formation obligatoire, le chômeur sera alors "tenu d’accepter la première offre d’emploi" correspondant à cette formation.
Dans cet entretien intitulé "Mes valeurs pour la France", le chef de l’Etat revient également sur la question de l’immigration, jugeant notamment que "ce n’est vraiment pas le moment" d’accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, comme le propose François Hollande. Défendant son bilan dans ce domaine, Nicolas Sarkozy entend confier le droit des étrangers à la seule justice administrative, ce qui nécessiterait, selon lui, une "réforme de la Constitution". Et peut-être un référendum : "c’est un sujet dont on peut débattre", souligne-t-il.
Le président déclare également vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après un mariage avec un Français, à travers les "conditions de logement et de ressources", afin de combattre "plus efficacement les fraudes".
Contre le mariage homosexuel
Nicolas Sarkozy affiche également des positions conservatrices sur des grands thèmes de société, comme le mariage homosexuel, auquel il n’est pas favorable, notamment parce qu’il "ouvrirait la porte à l’adoption". "En ces temps troublés où notre société a besoin de repères, je ne crois pas qu’il faille brouiller l’image de cette institution sociale essentielle qu’est le mariage", affirme-t-il.
Et sur la fin de vie, il se dit opposé à une évolution législative, affirmant que "l’euthanasie légalisée risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et serait contraire à notre conception de la dignité de l’être humain".