Passage de flambeau. Lundi, au lendemain de sa défaite à la présidentielle, Nicolas Sarkozy a réuni, à l'Elysée les ténors de la majorité pour passer la main et transmettre les rênes de l’UMP avant le combat des législatives.
"La famille se trouvera un nouveau chef". En une seule phrase, le président sortant a confirmé qu'il se mettrait en retrait de la vie politique. Autour de lui à ce moment là : les principaux dirigeants du parti et des formations alliées, dont Jean-Louis Borloo (Parti radical), Hervé Morin (Nouveau Centre), Jean-Marie Bockel (Gauche moderne), Christine Boutin (chrétiens démocrates) et Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature et tradition). Le chef du gouvernement, François Fillon, et le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, rivaux potentiels pour la tête de la droite faisaient également partie de la guest list.
"Soyez rassurés, je renouvellerai ma carte de l'UMP et je payerai ma cotisation", a ironisé Nicolas Sarkozy, dont les propos sont rapportés dans Le Figaro. "Mais je quitte l'opérationnel".
Sarkozy "toujours là" mais absent des législatives
"Jouez à fond les législatives", leur a demandé Nicolas Sarkozy, avant de les mettre en garde contre toute guerre fratricide pendant cette prochaine campagne. "Evitez les petites chapelles", a-t-il ajouté, alors que des courants - comme celui de la Droite populaire - ont déjà pris leurs aises au sein de l'UMP.
Au passage, Nicolas Sarkozy a confirmé son intention de prendre du recul et de redevenir "un militant parmi les militants", promettant toutefois qu'il serait "toujours là" et que ses amis politiques pourraient "compter sur lui". Mais, pour les législatives les membres de la droite devront faire seuls : le président sortant ayant confirmé qu’il ne jouerait aucun rôle dans la campagne. Il évoquera sa reconversion professionnelle à la rentrée prochaine.
L’UMP repart au combat
La plupart des participants de cette réunion se sont ensuite retrouvés au siège de l'UMP, dont le bureau politique devait débattre de la mise en ordre de bataille du parti pour les législatives. Le patron du parti, Jean-François Copé a alors pris la parole pour proposer officiellement la constitution d'un "comité stratégique de campagne", sorte de direction collégiale, capable de mener la bataille des législatives.
Ce comité réunira outre Jean-François Copé, François Fillon, les anciens Premiers ministres Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, les anciens secrétaires généraux Xavier Bertrand et Patrick Devedjian et l'équipe dirigeante du parti, dont Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux, Jean-Claude Gaudin ou encore Bernard Accoyer. Cela devrait représenter au total 25 à 30 personnes, selon une source UMP.
Le comité stratégique devrait se réunir toutes les semaines. La première réunion est programmée jeudi matin.
Cette proposition permet en tout cas à Jean-François Copé de jouer la carte de l'ouverture pour faire taire toute contestation interne et court-circuiter ses rivaux.