Le contexte. Les journalistes lui manquent décidément. A chacune de ses (rares) sorties, Nicolas Sarkozy improvise une petite discussion discrète avec les médias présents. Jeudi, dans le train qui le mène à Chatelaillon, en Charente-Maritime, où il doit remettre une légion d'honneur au maire UMP de la ville, l’ancien président n’a pas dérogé à la règle. Une journaliste d’Europe 1 faisait partie des "happy few". Et sur le chemin du retour, Nicolas Sarkozy a réitéré "l'exercice" pour les absents du matin.
Un mea culpa. Alors que le monde politico-médiatique bruisse de son retour, et que les sondages à droite le réclament avec insistance, Nicolas Sarkozy, lui, vante le recul. "Quand rien ne se passe, c’est là que les gens réfléchissent", a-t-il expliqué. "Quand vous êtes en retrait, les gens vous regardent. Ils ont besoin de calme, on me l'a suffisamment reproché", a-t-il glissé dans une sorte de mea culpa, lui que la presse avait très vite surnommé "l’hyperprésident" en raison de sa tendance à réagir sur tout et tout le temps. "Ce n’est pas en s’agitant et en s’impatientant que l’on maintient le lien avec les Français", a-t-il encore ajouté. Aurait-il donc changé ? "On ne change pas, mais la vie vous améliore."
"Je ne commente pas les annonces". Mercredi, l’association des Amis de Sarkozy s’est, une nouvelle fois, réunie à Paris. A la sortie, le message est martelé par les participants : il faut "laisser du temps au temps" et "ne pas se précipiter". Le lendemain, Nicolas Sarkozy n’a pas dit autre chose, rappelant qu’il n’est plus dans la vie politique active. Mais il ne faut pas le pousser très longtemps pour le voir commenter le pacte de responsabilité de François Hollande, qui embarrasse tant sa famille politique : "vous me parlez de baisses de charges ? Où ça ? Je ne commente pas les annonces. Rien d’important n’est arrivé", a-t-il ironisé. Autre actualité brulante : les élections municipales. Et là encore, il se mouille, en quelques mots, mais qui ont leur importance : "Nathalie Kosciusko-Morizet, tout le monde connaît l'amitié, la reconnaissance, l'admiration que j'ai pour elle". Plus que ballotée dans les sondages, la candidate de l’UMP à Paris appréciera le coup de pouce.
Et son retour, c’est pour quand ? Nicolas Sarkozy laisse les autres en parler, et les militants l’espérer. Lui ne reviendra, comme il l’a déjà répété, que "par devoir" et non par envie. "Quand on est président, on a un devoir. Président on a été, président on reste", a-t-il assuré. Mais parce que ça le démange plus qu’il ne le dit, Nicolas Sarkozy a également abordé, dans un but bien précis, ses vacances sur les terres de Charente-Maritime: "Parfois les vacances me paraissaient longues, par la suite, ça ne s'est guère amélioré", a-t-il lâché en souriant, reconnaissant ensuite n’avoir "jamais eu de goût pour la contemplation. Je suis capable de faire un effort, de m'adapter... pour un temps." Et de rajouter une petite phrase qui fera espérer encore un plus ses supporters : "là où la mer est repassée, elle revient..".
Nicolas Sarkozy [i>TELE] "là où la mer est...par Stphane_AkninPour la date du retour, il faudra donc attendre encore que la marée fasse son oeuvre. Quand on lui demande s’il l’annoncera via un communiqué à l’AFP, il répond, sur le ton de la blague, que non il ne dira pas "j’ai décidé de mettre un terme à ma retraite". Et cette primaire à laquelle il devrait participer, mais dont ses plus fidèles lieutenants veulent l’exempter, il a éludé : "c’est l’actualité d’un parti". Lui est au-dessus de tout ça.
L'INFO POLITIQUE - 2017 : Nicolas Sarkozy tisse sa toile