Hulot candidate, Borloo s’affranchit de l’UMP, Hollande se lance… Depuis quinze jours, les dossiers de candidature à la présidentielle s'entassent. Mais pas de quoi faire trembler Nicolas Sarkozy. Le président a usé de la méthode Coué, mercredi devant les députés UMP, en assurant : "Moi la situation, je la sens bien" pour 2012.
Sa candidature fait de moins en moins de doute
Au plus bas dans les sondages, le président s’est montré étrangement confiant : "Je viens de si loin. Depuis 1995, j'ai tant d'expérience du pays, les Français regardent leurs dirigeants, comment ils se comportent et, dans la difficulté, s'ils sont solides", a-t-il renchéri lors de cette réception à huis clos à l'Elysée.
Et le chef de l’Etat de se lancer dans une métaphore : "Quand le paysan sème, l'imbécile au bord de la route ne voit pas qu'il sème et qu'il a labouré profond depuis longtemps", s’est-il vanté, toujours d'après ces participants à la réunion.
Bis repetita
Pendant la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy, alors candidat UMP, avait également lancé, lors d'un déplacement à La Réunion, le 16 février : "cette élection, je commence à pas trop mal la sentir".
Le président s’est toutefois montré inquiet sur la division de la majorité : "Jean-Louis Borloo, je l'aime beaucoup, je ne dirai aucun mot contre lui mais la stratégie qui consiste à diviser est perdante", a-t-il regretté avant d’ajouter : "Il y a une ligne rouge, c'est l'unité de notre famille !".
Quand Sarkozy enterre Borloo et Bayrou
"Il y a les émissions et les lendemains d'émissions, il y a les fêtes et les lendemains de fête", a toutefois raillé Nicolas Sarkozy. "Les cimetières sont innombrables" où reposent "ceux qui avaient un projet présidentiel", a-t-il assené, en citant Charles Pasqua, Philippe Séguin, Alain Madelin, Jean-Pierre Chevènement ou encore François Bayrou.
Jean-Louis Borloo, député apparenté UMP et président du Parti radical, a annoncé le 7 avril sur France 2 qu'il quittait l'UMP. Il était absent mercredi de la rencontre à l'Elysée.
DSK, "c'est du bidon"
Enfin, Nicolas Sarkozy n'a pas oublié ses adversaires et a largement ironisé sur "la baisse" dans les sondages de Dominique Strauss-Kahn, en affirmant qu'il faisait partie des "bulles médiatiques".
"On crée des bulles médiatiques. La baisse de DSK" montre que "sa montée, c'était du bidon", a lâché le président de la République. "Pour un pays qui attendait, vibrant, l'élection de Strauss-Kahn, c'est son fief, le Val-d'Oise, qui lui fait défaut", a-t-il encore ironisé, selon des témoins. Une allusion à la perte du conseil général du Val-d'Oise par la gauche lors des dernières cantonales. Bref, tout le monde a eu son compte.