Prendre de la hauteur. Ne pas s’abaisser à répondre dans le détail sur l’affaire Woerth-Bettencourt. Voila les conseils donnés par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin à son éternel rival Nicolas Sarkozy, mercredi sur Europe 1.
"Il n'a pas à blanchir un tel ou un tel"
Invité de Thierry Guerrier, l’ancien Premier ministre a jugé sévèrement l’intervention télévisée du chef de l’Etat, lundi, sur France 2. "Le président n’aurait pas du s’exposer à ce point là", dans l'affaire Bettencourt" a t-il estimé. "Le premier devoir d'un président de la République c'est de protéger sa fonction (...) C'est un arbitre. Il n'a pas à blanchir un tel ou un tel", a-t-il ajouté.
"Faisons la part des choses et évitons de décerner comme cela des bons et des mauvais points", a poursuivi Dominique de Villepin. Et de conclure, avec emphase : "Le rôle du président de la république, c’est de garantir que la vérité sera faite dans cette affaire, comme dans toutes les autres".
Pour autant, sur l'affaire Woerth, l'ancien Premier ministre lui a concédé deux points positifs : "Il a pris des initiatives que je salue, le conseil donné à Eric Woerth de renoncer à son poste de trésorier de l’UMP, la volonté de créer une commission pour améliorer les règles sur les conflits d’intérêts".
"Il doit s'adresser à tous les Français"
Sur le fond, Dominique de Villepin a regretté que le le président ne se soit pas adressé à tous les Français. "Malheureusement le président de la République s'est davantage fait l'avocat du pouvoir, l'avocat d'un certain nombre de catégories qui le soutiennent. Ce que les Français attendent, c'est une vision de l'avenir de la France et une défense de l'intérêt général", a expliqué l'ancien Premier ministre.
Au sujet du bouclier fiscal, Dominique de Villepin a reconnu à demi-mot que le chef de l’Etat devrait revenir dessus, d’une manière ou d’une autre. "Un geste fort doit être fait en matière de justice sociale. Le président a choisi de faire voter la loi TEPA qui prévoit un certain nombre d’exonérations. Aujourd’hui, dès lors qu’on sollicite tous les Français, il faut que les riches apportent leur contribution" a-t-il estimé.