Sarkozy peut-il mettre l’UMP en faillite ?

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ZOOM - Les comptes de campagne de l'ancien président ont été rejetés. Sale temps pour l'UMP.

Le problème est là. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a rejeté les comptes de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy, selon L'Express vendredi. Pourquoi cette décision? Parce que l’instance a décidé de réintégrer au compte officiel certaines dépenses antérieures au 15 février 2012, jour où le président sortant avait officiellement déclaré sa candidature. "Il s’agit d’une question d’ordre technique et comptable", a éludé Brice Hortefeux sur Europe1. Dans le cas de figure où ce rejet serait confirmé, l'UMP serait privée d'environ 11 millions d'euros d'aides publiques

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L’UMP avait déjà des problèmes d'argent. La situation au sein du principal parti d’opposition est critique, et cela ne date pas de cette décision de la CNCCFP. Début octobre, Dominique Dord, alors trésorier de l’UMP, faisait déjà part de ses vives inquiétudes : "depuis 2007, nos dépenses étaient de 45 à 50 millions d'euros par an. Pour les cinq ans qui viennent, notre budget sera de 35 à 40 millions. Il va falloir nous adapter ou c'est la Berezina." Une baisse du budget qui s’explique par les différentes défaites électorales de l’UMP. La perte du Sénat a entraîné une baisse de subvention publique de 500.000 euros. Pire encore, la déroute aux législatives - et l’amende de quatre millions d’euros pour ne pas avoir présenté suffisamment de femmes - a fait perdre 10 millions d’euros à l’UMP, qui ne touchera plus, en 2013, que 20 millions d’euros de financement public. Un énorme manque à gagner.

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Comment sortir du rouge ? Conscient de la situation, l’UMP s’est penchée sur la question depuis plusieurs mois. En juillet, le parti a ainsi mis fin aux contrats d'environ 25 CDD. Le même sort a été réservé aux stagiaires. La question du siège de la rue de Vaugirard, dans le huppé 15e arrondissement de Paris, est également sur la table. Pour en devenir propriétaire, l’UMP s’est endettée à hauteur de 35 millions d’euros sur 14 ans. Certains envisagent de le revendre, comme le Front national a été obligé de céder son historique paquebot de Saint-Cloud pour déménager à Nanterre. Autre possibilité : taper au portefeuille des 280.000 adhérents en augmentant leur cotisation. Pas facile après l’épouvantable spectacle des dernières semaines…

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Un risque de faillite ? "Non, on n’en est pas encore là", tempère Dominique Dord, trésorier démissionnaire, qui connaît bien la situation, contacté par Europe1.fr. En revanche, celui qui a le premier tiré la sonnette d’alarme consent que "l’exercice de redressement des comptes sera encore plus dur, la pente plus raide." A combien estime-t-il cet effort ? "A mon avis, il va falloir trouver deux millions d’euros d’économies par an, en plus. Le dossier est sur le bureau de Jean-François Copé, c’est à lui de trancher." Un président de l’UMP qui va toutefois devoir encore dépenser plusieurs centaines de milliers d’euros  - voire quelques millions d’euros - pour organiser un nouveau scrutin en septembre 2013. Qui tombe décidément mal…