Nicolas Sarkozy dans les pas de Marine Le Pen. Au lendemain de la mise en examen d'un policier pour homicide involontaire à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, le président sortant a proposé jeudi la création d'une "présomption de légitime défense" pour les policiers. Une mesure présente dans le programme du Front national.
"Qu'avant même que l'enquête ait eu lieu, il y ait une mise en examen pour homicide volontaire... Je n'ai pas à qualifier cela mais j'ai simplement à dire ma confiance, mon soutien et la compréhension de l'émotion des collègues de ce policier aujourd'hui mis en examen", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une réunion publique au Raincy.
"Défendre l'honneur des fonctionnaires"
"Que la justice fasse une enquête, c'est parfaitement normal dans un Etat de droit et je soutiens la justice (...) quel que soit ce qu'a fait cet homme dans le passé, il est un être humain et dans notre pays, les forces de sécurité obéissent aux règles de l'état de droit", a-t-il ajouté.
"En tant que chef de l'Etat, j'ai à défendre l'honneur de fonctionnaires lorsqu'ils sont mis en cause, en tant que chef de l'Etat j'ai à soutenir les fonctionnaires qui mettent en œuvre une politique de sécurité défendue, incarnée par l'Etat", a également assuré le président et candidat de l'UMP.
"Un permis de tirer aux policiers" pour Guéant
"Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons", a poursuivi Nicolas Sarkozy, "mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes". "Il doit y avoir une présomption de légitime défense car dans un état de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan un policier dans l'exercice de ses fonctions et le délinquant dans l'exercice de ses fonctions à lui", a-t-il également demandé sous les applaudissements de ses partisans.
"Je demande que le droit de la légitime défense évolue" :
Pourtant, en janvier dernier, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait rejeté cette idée, argumentant qu'on ne pouvait donner "un permis de tirer aux policiers".