Confronté à la hausse du chômage et à une croissance en berne, le président de la République Nicolas Sarkozy a voulu reprendre la main dimanche soir à la télévision lors d'une intervention diffusée en direct par au moins six chaînes (TF1, France 2, BFMTV, I-Télé, LCI et LCP). Ce fut l'occasion pour lui de dévoiler ou de préciser des mesures "choc" face à la crise, dont une hausse de la TVA et de la CSG, mais aussi de riposter au socialiste François Hollande, toujours en tête des sondages.
Hausse de la TVA et de la CSG, réforme des règles d'urbanisme, retraite et 35 heures, bilan du quinquennat : Europe1.fr vous propose de retrouver ses principales déclarations, mais aussi un résumé de ce qu'il ne fallait pas rater.
21h17 : le bilan d'un quinquennat. "C'est passé à la vitesse de la lumière et en même temps c'est très lourd", a estimé Nicolas Sarkozy, "mais il y a une telle accélération de l'Histoire, une telle pression sur les épaules du président".
21h13 : "je ne me déroberai pas". "J'ai un rendez-vous avec les Français, je ne me déroberai pas et cela approche", a déclaré Nicolas Sarkozy, interrogé sur sa probable candidature à sa réélection, avant d'ajouter : "parfois je peux en avoir l'impatience tant je constate de l'arrogance", une attaque à peine voilée à l'encontre de François Hollande. "Il y a un calendrier, il y a des obligations, ce n'est pas l'agitation qui me fera changer", a-t-il ajouté.
21h10 : pas de hausse des impôts. "Clairement, j'exclus toute augmentation des impôts", a affirmé Nicolas Sarkozy, assurant avancer "à visage découvert".
21h05 : faire pression sur les collectivités territoriales pour maitriser l'emploi. Si l'Etat ne remplace pas le départ à la retraite d'un fonctionnaire sur deux, les collectivités territoriales, elles, embauchent. "Près d'un demi million d'emplois" depuis l'instauration de la règle d'un sur deux, a estimé Nicolas Sarkozy, avant d'envisager un moyen de contraindre les collectivités territoriales à limiter leurs embauches.
"Nous envisageons un certain nombre de mesures. Peut-être même faudra-t-il jusqu'à se demander si on ne devrait pas moduler les dotations" de l'Etat aux collectivités "en fonction de leur sagesse en la matière", a-t-il poursuivi, "pour que personne ne puisse s'exonérer d'un effort de discipline".
20h58 : la retraite à 60 ans, "une folie". La promesse électorale de ramener la retraite à 60 ans, "c'est une folie, il n'y a personne pour y croire", a réagi Nicolas Sarkozy, dénonçant "un climat de démagogie", avant d'ajouter : "cela conduirait notre pays à la ruine".
20h53 : faciliter la sortie des 35 heures. "Si une majorité de salariés se met d'accord dans une entreprise (...) pour décider de leur durée de travail, pour décider de privilégier l'emploi sur le salaire ou le salaire sur l'emploi, ils pourront le faire", a annoncé Nicolas Sarkozy, avant de préciser : "cet accord dans l'entreprise s'imposera à la loi."
20h49 : vers une hausse des prix ? Les Allemands, qui ont augmenté la TVA de trois points "n'ont connu aucune augmentation des prix" grâce à la concurrence, a argumenté Nicolas Sarkozy, estimant que la hausse de la TVA de 1,6 point ne se traduira donc pas par une baisse du pouvoir d'achat des Français. "Je ne crois en rien à une augmentation des prix", a déclaré le chef de l'Etat, estimant que "la concurrence maintiendra les prix".
20h45 : "une taxe sur les transactions financières". "La taxe sur les transactions financières sera de 0,1% pour les entreprises côtées en France", a dévoilé Nicolas Sarkozy. Cette taxe doit entrer en vigueur en août 2012. "Il est normal qu'une taxe sur les transactions financière finance les déficits", a-t-il ajouté, estimant que le monde de la finance est en grande partie à l'origine de la crise actuelle.
20h42 : rendez-vous lundi avec les partenaires sociaux. Le président de la République a annoncé "la négociation dès lundi avec partenaires sociaux sur des accords compétitivité-emploi" pour tenter de faire baisser le coût du travail. "Le Premier ministre écrira aux partenaires sociaux dès demain (lundi) matin pour leur demander de négocier ces accords de compétitivité-emploi", qui s'imposeront "à la loi et aux accords individuels", a-t-il précisé.
20h41 : "pas tomber les gens de Lejaby". "Nous sommes en train de travailler, il y a plusieurs possibilités. J'espère que dans quelques jours on aura trouvé la solution", a encore avancé le chef de l'Etat. "Je n'accepte pas la fatalité, je ne serai pas monsieur Jospin face à Vilvoorde (l'usine de Renault qui a fermé en 1997, ndlr)", a-t-il ajouté.
20h40 : la hausse de la TVA le 1er octobre. "Cette mesure n'entrera en application qu'au 1er octobre", a déclaré Nicolas Sarkozy, "parce que nous espérons que cela va provoquer des achats par anticipation, ce qui va permettre de doper la consommation et donc la croissance".
20h35 : "1,6 point de TVA" en plus. Nicolas Sarkozy a annoncé "une augmentation de 1,6 point de la TVA" qui "va permettre de financer la protection sociale", avant de préciser , on ne touche pas aux produits alimentaires, médicamenteux". La CSG sur les revenus financiers devrait, elle, augmenter de deux points.
20h32 : les charges familiales pour les entreprises supprimé. Nicolas Sarkozy a annoncé "l'exonération totale des charges familiales patronales de 1,6 à 2,1 Smic".
20h28 : la TVA sociale "n'a aucun sens". Le président de la République a refusé le terme de TVA sociale, estimant qu'il "n'a aucun sens". Puis il a rappelé que "l'Allemagne l'a déjà fait", avant de s'étonner "qu'en France, ce sont les entreprises qui financent les allocations familiales. Quelle est la logique ?"
20h26 : 5% d'apprentis d'ici 2015. "Les grandes entreprises ne s'ouvrent pas assez aux jeunes", a déclaré le chef de l'Etat, ajoutant que "la moitié des entreprises de plus de 250 salariés ont moins de 1% de jeunes en alternance". En conséquence, "il faut absolument dévérouiller ce blocage entre les jeunes et les entreprises". En conséquence, Nicolas Sarkozy souhaite "l'instauration d'un quota obligatoire de jeunes apprentis relevé à 5% pour les entreprises de plus de 250 salariés d'ici 2015".
20h25 : "une banque de l'industrie". "Les banques ne prêtent pas assez et quand elles le font, elles prêtent trop cher", a estimé le chef de l'Etat, avant de répéter la création future d'une "banque de l'industrie, filiale d'Oséo".
20h20 : stimuler le logement. "Il n'y a pas assez de logements, pas assez de construction", a estimé Nicolas Sarkozy, avant d'annoncer un nouveau projet de loi : "tout immeuble, tout logement verra sa possibilité de construction augmenter de 30%". Une telle mesure devrait permettre de "faire baisser les loyers".
20h18 : la hausse du chômage. "En France, depuis la mi-2008, c'est 500.000 destructions d'emploi. Au Royaume-Uni, c'est 1 million, en Espagne c'est 2,5 millions de chômeurs en plus", a déclaré Nicolas Sarkozy pour défendre son bilan, tout en écartant tout nouveau plan de rigueur.
20h15 : "les agitations de Standard & Poor's". "Ne confondons pas le thermomètre et la maladie", a déclaré Nicolas Sarkozy, qualifiant la dégradation de la note française "d'agitation". Le président a par ailleurs estimé que "la crise financière s'apaise" et que "l'Europe n'est plus au bord du gouffre". "Les éléments d'une stabilité financière du monde et de l'Europe sont posés", a-t-il estimé.
20h10 : Nicolas Sarkozy "là en tant que chef de l'Etat". Interrogé sur une probable candidature, le président de la République a préféré éludé, rappelant qu'en "situation de crise comme nous le sommes actuellement, je suis là en tant que chef de l'Etat pour rendre des comptes aux Français, leur expliquer où nous en sommes, ce qui convient de faire, les perspectives qui sont les nôtres".
Quid de l'annonce d'Angela Merkel, qui a déclaré qu'elle participerait aux meeting de Nicolas Sarkozy ? "Je n'ai pas noté qu'elle votait dans le corps électoral français. C'est un tout autre sujet", a répondu le président.