L’INFO. Il y a des déclarations qui ont davantage de poids que d'autres. Ainsi, quand Brice Hortefeux assure au Monde, puis sur Europe 1, qu'il souhaite que Nicolas Sarkozy soit candidat à la présidence de l'UMP, la droite s’enflamme et se prend à rêver tout haut du retour de son champion. Car, comme l’a expliqué jeudi matin Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, les mots prononcés par l’ancien ministre de l’Intérieur ont été pesés et soupesés. La stratégie de communication du camp Sarkozy est réglée au millimètre.
"Le seul autorisé à parler en mon nom, c’est Hortefeux". Avant de sonner la charge dans son entretien au Monde, Brice Hortefeux a vu son ami l’ancien président, la semaine dernière. Et s’il assure ne pas écrire sous la dictée, il a toutefois, dès mercredi soir, envoyé l’interview aux collaborateurs de Nicolas Sarkozy. Le même Nicolas Sarkozy qui confiait à Caroline Roux, il y a quelques mois seulement : "le seul qui est autorisé à parler en mon nom, c’est Brice Hortefeux". Et les mots de ce dernier prennent encore davantage de sens à l’aune de cette confidence.
Si le retour de l’ancien président ne fait plus guère de doute pour personne - "il n’a pas le choix", a même osé Nadine Morano jeudi matin -, il reste à écrire le récit de ce come-back qui devrait le mener à la présidence de l’UMP. Pour l’heure, Nicolas Sarkozy estime qu’il lui faut raconter qu’il n’est pas là pour sauver son parti, mais pour aider le pays à sortir de la crise. Puis viendra l’heure de faire courir le bruit que le gros des troupes de l’UMP est à 100% derrière lui. Une manière de tuer dans l’œuf les velléités de ses concurrents.
Sarkozy devrait s'exprimer "autour de l'été". Car des adversaires, Nicolas Sarkozy en a. Le coup de force de ses troupes, de Brice Hortefeux à Nadine Morano en passant par Claude Guéant ou Christian Estrosi, visait d’abord à faire comprendre à François Fillon et Alain Juppé, deux ambitieux, que les clés de la boutique UMP ne leur appartiennent pas. C’est ce qu’ils vont répéter au bureau politique, mardi, où ils vont proposer le maintien de Luc Chatel au poste de secrétaire général, accompagné par le triumvirat Raffarin, Juppé, Fillon, qui sera rebaptisé collège politique.
Reste une question : quel calendrier pour ce retour annoncé ? Pour le moment, Nicolas Sarkozy paye l’affaire Bygmalion dans les sondages. L’idée serait donc de laisser un peu de temps au temps. Il devrait s'exprimer "autour de l'été", a toutefois assuré Brice Hortefeux, jeudi sur RMC et BFMTV.
STRATÉGIE - A l'UMP, les sarkozystes préparent le retour de leur champion
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