Nicolas Sarkozy l’avait répété sur TF1 le 25 janvier : "M'engager dans la campagne au sens partisan, ce n'est pas le rôle, la place du président de la République". Mardi, en déplacement à Morée dans le Loir-et-Cher, le chef de l’Etat n’était donc pas officiellement en campagne, mais à la campagne. Le thème de son discours : la "ruralité", et pas seulement "l'agriculture".
Mais en préambule, Nicolas Sarkozy est revenu en filigrane sur le débat sur l’identité nationale, vantant comme il l’avait déjà fait dans le passé "les valeurs du monde rural". "Je crois à l'identité française", a insisté le chef de l’Etat. Il a vanté le "mot identité" et assuré qu’il "assumait les conclusions" de ce débat sur lequel il reviendra au mois d’avril prochain. Soit après les élections régionales.
Transports et santé en priorité
Pour les zones rurales, Nicolas Sarkozy a pointé deux champs d’action prioritaires : les transports et l’accès à la santé. "On ne préserve pas le climat en subventionnant des cars ou des TER diesel qui roulent à vide", a ironisé le chef de l’Etat défendant "la mobilité individuelle". Il n’a cependant pas annoncé de mesures concrètes, renvoyant au mois de juin. Sur la santé, Nicolas Sarkozy a indiqué que 400 bourses seraient créées pour des étudiants en médecine qui s’engageront à exercer pendant dix ans dans des territoires à faible densité de population.
Le logement, La Poste, l’accès à l’internet très haut débit, le cinéma numérique, la transmission d’entreprises : Nicolas Sarkozy a ensuite balayé une série de chantiers pour les zones rurales. Promettant de "mettre les moyens" dans les mois à venir et demandant aux ministres présents dans la salle "de travailler là-dessus".
"On n'en parle pas dans les médias"
Nicolas Sarkozy a profité de ce discours pour soigner ses relations avec le monde rural. "Arrêtons la folie réglementaire", a lancé par exemple le chef de l’Etat, pointant encore du doigt certains sujets "dont on ne parle pas beaucoup dans les médias". Sous les applaudissements de la salle.
Retrouvez l'intégralité du discours diffusé par Public Sénat :
Avant ce discours, plusieurs centaines d'agriculteurs, venus de toute la région Centre, ont manifesté mardi matin. "M. Sarkozy vient parler de la ruralité sans rencontrer les paysans, une des composantes essentielles, en plein désarroi, c'est un peu anormal", s'est étonné Jean-François Gaudin, ancien président de la FDSEA du Loir-et-Cher.
- Nicolas Sarkozy doit-il faire campagne ?