Second tour : les 10 départements à suivre

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Les départementales livreront leur verdict dimanche prochain. Et, dans de nombreux cantons, le suspense reste entier.

L'INFO. Le Front national va-t-il fortifier son enracinement local ? L'UMP va-t-elle confirmer qu'elle est bien le premier parti de France et la seule alternative possible en 2017 ? Le PS va-t-il limiter la casse ? Ces questions trouveront leurs réponses dimanche, peu après 20 heures. Mais dans certains départements, elles se poseront avec encore davantage d'acuité. Europe 1 vous dit tout. 

• Ils pourraient tomber dans les bras du FN

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Dimanche dernier, le Front national est arrivé en tête dans 11 des 17 cantons du Vaucluse,  remportant même celui du Pontet dès le premier tour. Au vu de ces résultats, Marine Le Pen a jugé qu'une victoire était une "hypothèse crédible". A tel point qu'un binôme FN s'est désisté dans le canton de Bollène au profit de la Ligue du Sud, un potentiel partenaire en vue de la constitution d'une majorité départementale. Conscient du risque, le PS a retiré ses candidats dans deux triangulaires et appelé à voter "pour les candidats UMP qui sont opposés au FN". Un binôme de droite s'est également désisté dans un canton où il était arrivé 3e, mais sans donner de consigne de vote.

Au premier tour, le FN a glané 38,67% des voix dans l'Aisne. Le maire frontiste de Villers-Cotterêts, Franck Briffaut, croit dès lors que "tout est possible". Possible, mais loin d'être gagné pour autant. Selon les observateurs, les pronostics varient mais une hypothèse revient un peu plus souvent que les autres : 8 cantons pour le FN, 7 pour la gauche et 6 pour la droite. La bonne résistance de la gauche et le front républicain pourraient donc avoir raison des ambitions du FN. "Vous verrez qu'ils ne gagneront ni le Vaucluse, ni l'Aisne", a ainsi pronostiqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis. Méthode Coué ?

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 Les élections municipales de 2014 avaient déjà démontré l'implantation en hausse du FN dans le Gard. Ce qui s'est confirmé lors du premier tour des départementales, avec un FN qui s'est qualifié dans 22 des 23 cantons. "Je suis heureux du résultat, mais ce n’est pas fini", a réagi Julien Sanchez (photo), le maire de Beaucaire et patron du FN dans le Gard. Le président sortant PS du Conseil général, Jean Denat, un proche de Manuel Valls, veut croire que la défaite n’est pas inéluctable : "on peut encore gagner". Il n'est apparemment pas le seul à y croire : vendredi, le Premier ministre sera à ses côtés pour le soutenir.

A priori, malgré 35,3% au premier tour et une présence dans 32 des 33 cantons du département, il faudrait un important renversement de situation pour que le FN puisse remporter dimanche la présidence du conseil général du Pas-de-Calais, aux mains du PS depuis 1998. Car avec cinq duels contre des binômes UMP soutenus par la gauche et de nombreuses triangulaires qui lui sont traditionnellement défavorables, le parti d'extrême droite part de loin. Ce qui n'a pas empêché Marine Le Pen de réserver son seul déplacement de l'entre-deux-tours à ce département.

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• Ils pourraient basculer à droite

C'est le symbole du revers de la gauche. Le PS, qui détenait le conseil général du Nord depuis 1998, est voué à perdre ce bastion. Le parti de la rose est en effet éliminé dans 27 cantons sur les 41 que compte le département le plus peuplé de France. Quelle que soit l'issue du second tour, le fait que le PS ne soit plus en lice que dans 14 cantons exclut mathématiquement une victoire de la gauche au "troisième tour", lors de la désignation du président du conseil départemental par les conseillers fraîchement élus. La droite unie UMP-UDI se qualifie, elle, pour le second tour dans 28 cantons contre 37 pour le Front national, mais se retrouve en position de force par le jeu du report probable des voix de gauche à son profit.

"Le département du président", la Corrèze, est sur la corde raide, la gauche étant dans l'obligation de s'unir si elle veut le garder dans son giron. Mais si elle y parvient, elle pourrait réussir à sauver sa présidence. Dans neuf cantons (sur 21), elle est en effet en ballotage très favorable. Mais la droite a aussi des raisons d'espérer. "Nous avons frôlé la victoire et on y sera dimanche prochain", a ainsi affirmé Bernadette Chirac, suppléante dans le deuxième canton de Brive, au micro Europe 1. A noter que, contrairement à de nombreux départements français, le FN ne sera présent nulle part en Corrèze au second tour.

Aux commandes du plus grand département d'Ile-de-France depuis 2004, la gauche est éliminée dans… dix sept des vingt-trois cantons ! Autant dire qu'avant même le second tour, le PS, parti en ordre dispersé, est d'ores et déjà assuré de perdre sa présidence. "La Seine-et-Marne est sûre de basculer à droite au second tour", fanfaronne Jean-Jacques Hyest (UMP), leader de l'opposition de droite au Conseil général. Quant au FN (31,20%), il est présent au second tour dans dix-neuf cantons. "Il faut tout faire pour préserver l'espace républicain", a prévenu le socialiste Vincent Eblé (13,78% des voix), qui appelle donc à voter pour le candidat UMP.

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• Et si la gauche en conservait quelques uns ?

En Ile-de-France, "on gardera vraisemblablement le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis", a jugé le président socialiste de la région, Jean-Paul Huchon, sur BFMTV. Dans le premier département, la liste d'union de la droite a remporté 33,33% des voix, devant le FN (17,21%), les candidats du Front de gauche (16,98%), d'union de la gauche (10,44%) et les binômes du seul PS (7,95%). Seul le rassemblement de la gauche peut donc lui permettre de conserver ce département héritier de la "banlieue rouge". Et le Premier ministre l'a très bien compris.

"Au-delà des différences et de ce qui s'est passé au premier tour, c'est essentiel que le rassemblement se fasse. Et que le Val-de-Marne reste à gauche", a déclaré Manuel Valls devant une petite centaine de sympathisants réunis à Fresnes (Val-de-Marne), mercredi.

Dimanche dernier, la Seine-Saint-Denis a établi un bien triste record de France : plus de 70% d’abstention ! Dans ce bastion de la gauche, la droite a obtenu 30% des suffrages au premier tour, et l'impossible ne l'est plus tout à fait. "Les habitants ont une chance historique de faire basculer ce département, ils doivent la saisir", s'est enflammé Phillippe Dallier, le patron de l’UMP en Seine-Saint-Denis, même si le bloc de gauche reste devant, avec 32,48%.

Face au danger d'un basculement, socialistes, communistes et écologistes ont décidé d'unir leurs forces. "Nous appelons au rassemblement de toutes les forces de gauche autour des binômes des candidats arrivés en tête au soir du premier tour", ont-ils annoncé d'une même voix.

Un ténor de l'UMP en est certain : "ça va basculer  à droite, on a fait nos comptes". Dans l'Essonne, la gauche est en effet en ballottage défavorable face à la droite, arrivée première dans 11 cantons sur 21. Jérôme Guedj, le président sortant, et ses troupes gardent toutefois  quelques chances de conserver ce qui est aussi le fief de Manuel Valls, venu en soutien avant le premier tour.

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