Martine Aubry, qui n'a plus que quelques semaines pour convaincre qu'elle est la meilleure candidate socialiste en vue de 2012, a décidé de relever les manches. Et la maire de Lille n'a pas perdu de temps pour tenter de se relancer puisqu'elle a effectué lundi une visite surprise à Marseille, sorte de contre-programmation à la mise en place du nouveau préfet "sécurité" par Claude Guéant qui s'est tenue le même jour.
"Défier" Guéant
Venue "défier" le ministre de l'Intérieur, Martine Aubry a assuré lundi vouloir être "la présidente de la sécurité", à son arrivée à Marseille, où elle est venue "présenter ses propositions pour combattre vraiment l'insécurité".
"Je suis venue aujourd'hui à Marseille pour dire de manière forte que je serai la présidente de la sécurité de tous les Français", a-t-elle lancé à son arrivée à la mairie des 15e et 16e arrondissements de la cité phocéenne. Martine Aubry était venue avec du renfort puisque toute une délégation était à ses côtés afin de s'approprier le thème de la sécurité. Avec elle, le maire de Sarcelles, celui de Toulouse et les maires de Miramas et de Grenoble.
La dirigeante socialiste a ainsi choisi d'aller sur le terrain de la sécurité, thème cher à Nicolas Sarkozy, et s'en est directement pris à la politique du chef de l'Etat en la matière. "La politique de sécurité de Nicolas Sarkozy a été un fiasco (...). Le temps de l'agitation et de la communication, c'est terminé", a ensuite déclaré la maire de Lille en ouverture d'une conférence de presse, ajoutant au passage qu'"on ne règle pas les problèmes de sécurité en faisant valser les préfets".
Plus de policiers et de gendarmes
Alors que le Parti socialiste dénonce la suppression de plus de 10.000 postes de policiers et gendarmes dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée en 2007 par Nicolas Sarkozy, Martine Aubry a promis du changement.
"Les effectifs, c'est le nerf de la guerre. La RGPP a fait un immense mal", a-t-elle déclaré, assurant qu'elle reviendrait sur cette mesure concernant les forces de l'ordre si elle accédait à l'Elysée. "L'une des premières mesures prises sera de rétablir ces 10.000 postes de policiers et gendarmes", a ajouté la dirigeante socialiste., qui a par ailleurs réclamé "une loi pour rendre plus lourdes les sanctions" contre les détenteurs d'armes.
Les syndicats de police estiment de leur côté qu'il manque 300 à 400 postes à Marseille, où sévit une insécurité chronique à laquelle Claude Guéant dit s'être attelé, sans toutefois augmenter les effectifs.