"Le Parti socialiste est là, dans l’opposition au chef de l’Etat" a assuré Arnaud Montebourg, mercredi, sur Europe 1. Le député socialiste de Saône-et-Loire a ainsi balayé toutes les critiques sur le "service minimum" du PS après le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy. Pour lui, Martine Aubry est "bien montée au créneau". Un avis qui ne fait pas l'unanimité au sein du camp socialiste puisque l’ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, a, par exemple, reproché à la première secrétaire du PS, son manque de réactivité.
L'échec d’un bilan
Aux attaques précises sur le discours de Grenoble, Arnaud Montebourg a préféré dresser le bilan, désastreux, selon lui, de la politique de sécurité menée par le ministre de l’Intérieur puis président de la République. "Nous sommes aujourd’hui à presque dix années de plein pouvoir de Monsieur Sarkozy et il essuie un échec carabiné", a fustigé le député. Et Arnaud Montebourg d’enfoncer le clou en s’appuyant sur "les statistiques officielles" du ministère de l’Intérieur : "une augmentation de 16% en cinq ans des agressions contre l’intégrité physique des personnes".
"Cet échec, c’est l’échec de dix années de déclarations martiales, de frénésies d’inflations de loi aussi inapplicables qu’inappliquées avec trente lois nouvelles en huit ans" a ironisé Arnaud Montebourg.
Comparaison avec le régime de Vichy
Au sujet des futurs amendements sur la déchéance de la nationalitéannoncés mardi sur Europe 1 par Eric Besson, Arnaud Montebourg a voulu démontrer l’impertinence et la dangerosité d’un lien immigration/délinquance : "Enlever la nationalité n’est pas un instrument de respect de l’ordre public, ce n’est pas fait pour cela".
"Le pouvoir est donc allé sur un terrain complètement interdit par la Constitution puisqu’il traite différemment deux catégories de français" a t-il estimé. Et l'élu socialiste de conclure : "Nicolas Sarkozy décide de faire de la déchéance de nationalité, un outil de masse. Or, le régime qui a organisé la déchéance de nationalité sur un terrain massif, c’était le régime de Vichy".