La phrase. A peine arrivée au ministère de l'Ecologie, Ségolène Royal a mis les pieds dans le plat. Lors d'un déplacement à Poitiers, jeudi, elle s'est déclarée favorable à une remise à plat de tout le dispositif d'écotaxe, suspendu à l'automne par Jean-Marc Ayrault. "Je ne suis pas seule à décider, mais je vais remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements pour, en effet, faire les travaux ferroviaires et routiers", a-t-elle déclaré à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'écotaxe, en rappelant qu'elle n'était pas pour une "écologie punitive".
"Les français ont déjà payé beaucoup d'impôts supplémentaires, l'écotaxe est un impôt, j'en comprend bien le sens : il s'agit de taxer ceux qui polluent mais j'ai toujours dit que pour respecter la citoyenneté, l'écologie ne doit pas être punitive et on ne doit pas taxer des gens s'ils n'ont pas le choix de prendre le transport propre", a encore expliqué la ministre de l'Ecologie. La ministre a toutefois précisé à Poitiers qu'elle n'était "pas la seule à décider" et que ce serait une décision interministérielle.
Les premières réactions. Les députés écologistes Yannick Jadot et François de Rugy ont peu apprécié les propos de Ségolène Royal et l'ont fait savoir sur Twitter. Le Réseau Action Climat s'est aussi inquiété "qu'un jour seulement après avoir pris la tête du ministère de l'Ecologie", Ségolène Royal "décide de remettre à plat le dispositif de l'écotaxe".
#taxepoidslourds Donc Ségolène Royal condamne des dizaines de projets de transport collectif et fait payer tous les Français ! Commence fort— Yannick Jadot (@yjadot) 3 Avril 2014
#TaxePoidsLourds Soit c'est le premier couac car la remise à plat a déjà été engagée par @jeanmarcayrault en lien avec les parlementaires— François de Rugy (@FdeRugy) 3 Avril 2014
#TaxePoidsLourds Soit en voulant dénoncer une soit-disant écologie punitive on est passé à la ministre de l'écologie intempestive— François de Rugy (@FdeRugy) 3 Avril 2014
Ce qu'avait dit Ayrault. Jean-Marc Ayrault avait décidé en octobre 2013 de suspendre la mise en oeuvre de l'écotaxe, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014, face à une levée de boucliers en Bretagne. L'ancien Premier ministre avait précisé par la suite que le gouvernement attendrait les conclusions d'une mission d'information créée par l'Assemblée nationale.
RAPPEL - Les portiques écotaxe, c'est quoi ?
LES CONSÉQUENCES - L'abandon de l'écotaxe menacerait des projets
ENQUÊTE- Guéant entendu sur le contrat Ecomouv'
REPORTAGE - Les salariés d’Ecomouv' dans la tourmente