Mercredi, Gérard Larcher retrouvera sans aucun doute la présidence du Sénat, un poste qu'il a déjà occupé entre 2008 et 2011. Le sénateur des Yvelines a terrassé son collègue Jean-Pierre Raffarin lors de la primaire organisée à l'UMP pour départager les candidats au "plateau", recueillant 80 voix contre 56 pour l'ancien Premier ministre. Un résultat qui sonne comme une défaite par procuration pour Nicolas Sarkozy.
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En effet, cette bataille Larcher-Raffarin était bel et bien un épisode de la guerre des chefs qui fait rage au sein de l'UMP. Ces dernières semaines, Jean-Pierre Raffarin a loué les qualités de Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de l'UMP. En retour, l'ancien président a fait chauffer son téléphone auprès des sénateurs pour aider l'ancien Premier ministre.
"Farouche désir d'indépendance"
Mais la tactique semble s'être retournée contre les deux hommes. Pour Christophe Béchu, sénateur UMP du Maine-et-Loire et soutien de Raffarin, cela pourrait expliquer l'écart entre les votes, plus élevé qu'attendu : "je me demande si les prises de position de Jean-Pierre Raffarin en faveur de Nicolas Sarkozy n'ont pas alimenté, compte tenu du farouche désir d'indépendance de beaucoup de sénateurs par rapport aux partis politiques, la tentation de voter pour celui qui ne s'est pas clairement prononcé en vue de la présidence de l'UMP, et encore moins en vue des primaires", a estimé l'élu au micro d'Europe 1.
Pour lui, il s'agissait de "ne pas donner le sentiment que le Sénat était en train de devenir l'annexe de l'UMP ou tout simplement le camp de base arrière de ceux qui ne pensent qu'à la présidentielle". Autrement dit, les sénateurs UMP n'ont pas voulu donner l'impression de se mettre aux ordres de Nicolas Sarkozy, archi-favori pour l'élection à la présidence du parti.
De son côté, Gérard Larcher soutient François Fillon pour les primaires en vue de la présidentielle, mais il s'est bien gardé récemment de toute déclaration en ce sens, afin de ne pas mélanger l'élection à la présidence du Sénat et les rivalités qui déchirent la droite. Une stratégie qui s'est avérée gagnante. Par ailleurs, le résultat de mardi montre un décalage entre les sympathisants de l'UMP, qui plébiscitent Nicolas Sarkozy dans les sondages, et les élus du parti, qui ont montré qu'ils ne croyaient pas à l'homme providentiel.
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