Comme prévu, la droite a repris à la gauche la majorité au Sénat, lors des élections sénatoriales de dimanche. C'est la troisième défaite électorale en six mois pour la gauche au pouvoir, après les municipales de mars, et les européennes de mai. Et pour la première fois le Front national fait son entrée à la chambre haute avec deux élus. Des résultats qui n'ont pas manqué de faire réagir la classe politique.
"Un bien pour la France"
Pour Jean-Claude Gaudin, qui a annoncé le basculement du Sénat à droite dès 17h30, c’est forcément un grand jour. "Le retour du Sénat à droite est une grande joie et un bien pour la France", déclare le sénateur-maire UMP de Marseille sur Twitter, qui au passage juge les socialistes responsables de la poussée du FN.
Un sénateur Front National dans les Bouches-du-Rhône, merci les socialistes, merci @patrickmennucci#Senatoriales2014— Jean-Claude GAUDIN (@jcgaudin) 28 Septembre 2014
Quant à François Fillon, cette défaite de la gauche est avant tout à mettre sur le compte de la politique du chef de l'Etat. "Le basculement du Sénat à droite témoigne une nouvelle fois du rejet de la politique de François Hollande et souligne la nécessité d'une alternance qui doit s'ancrer dans nos territoires", estime l'ancien Premier ministre UMP.
"Il n’y a pas de vague bleue"
La chambre haute a basculé à droite. Mais Jean-Christophe Cambadélis, tient à relativiser la défaite : il n’y a "pas de vague bleue" au Sénat, assure le premier secrétaire du Parti socialiste. Son analyse ? "La gauche résiste mieux que l'effet mécanique des résultats des municipales" de mars dernier, explique-t-il sur son compte Twitter, faisant référence au fait que 95% des grands électeurs sont des conseillers municipaux.
#Senatoriales2014 Pas de vague bleue. La gauche résiste mieux que l'effet mécanique des résultats des municipales.— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 28 Septembre 2014
Didier Guillaume, chef de file des sénateurs socialistes réelu dimanche ne dit pas autre chose. "Il n'y a pas de majorité stable pour la droite a l'heure actuelle, ce n'est pas la Berezina", affirme le socialiste.
Interrogé sur Europe 1 sur le fait de savoir si cette défaite est un traumatisme pour la gauche, Jean-Pierre Bel, président socialiste sortant du Sénat ne le "croit pas". "Les résultats de ce soir ne correspondent pas aux résultats annoncés, où on prévoyait 20-30 sièges supplémentaires pour la droite. c’est relativement équilibré", a jugé celui qui a décidé de ne pas se représenter. Sur l'entrée du FN au palais du Luxembourg, Jean-Pierre Bel s'est dit "très triste de cette nouvelle". Il analyse cet événement comme une suite d'un mouvement amorcé lors des dernières élections avec "un certain nombre de citoyens décomplexés à voter FN et c'est ce qui s'est produit sur les grands électeurs", estime le sénateur.
Le député écologiste François de Rugy voit lui aussi d'un mauvais oeil l'entrée du Front national au Sénat :
Cela fait toujours mal de voir le #FN faire son entrée là où il n'était pas. Mais il est normal qu'un parti qui a des électeurs ait des élus— François de Rugy (@FdeRugy) 28 Septembre 2014
"Une grande victoire"
Alors que le Front national entre pour la première fois dans l'histoire de la Ve République au Séna, la présidente du parti, Marine Le Pen est extatique : "C'est une grande victoire pour le FN, une victoire absolument historique, c'est la première fois que nous rentrons au Sénat et de belle manière, avec deux sénateurs qui rentrent". Le vice-président du parti ne cache pas non plus son enthousiasme :
Bravo à nos deux sénateurs @david_rachline et @Stephane_Ravier ! Les patriotes sont désormais dans toutes les assemblées, en avant !— Florian Philippot (@f_philippot) 28 Septembre 2014