Même si elle n’occupe pas la même place qu’en 2007, où le slogan "Travailler plus pour gagner plus" s’était imposé, la question des salaires reste au cœur de la campagne électorale. Interrogé à ce propos jeudi matin sur Europe 1, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à accuser François Hollande de "flagrant délit du mensonge le plus parfait".
Le président-candidat juge que la promesse socialiste d’augmenter le Smic ne bénéficierait qu’à trois millions de salariés, tandis que dans le même temps la suppression des heures supplémentaires défiscalisées également prévue pénaliserait neuf millions de personnes. Et Nicolas Sarkozy d’estimer que les Français seront perdants, d’autant que François Hollande compte augmenter les charges salariales de 0,1%.
"Cette campagne doit servir à dire la vérité", a attaqué Nicolas Sarkozy. Europe1.fr s’est donc penché sur les promesses électorales de chacun portant sur le Smic. Un dossier d’autant plus central qu’un très grand nombre de salaires sont fixés par rapport au salaire minimum, dont l’évolution touche donc bien plus de monde que les seuls Smicards.
Hollande : indexer le Smic sur l’évolution des prix. Estimant que le salaire minimum nécessite un "rattrapage", le candidat socialiste souhaite qu’il soit révisé chaque année en fonction des prix et de la croissance. François Hollande veut "à la fois indexer le Smic sur les prix et en même temps le lier à la croissance" : "cela fait partie de ce que je pense être la redistribution. Chaque fois que la croissance augmente, une part doit aller aux salariés".
Mélenchon : passer à 1.700 euros bruts. Le candidat du Front de Gauche promet que sa "mesure de début de mandat" portera sur le salaire minimum : il souhaite le faire passer à 1.700 bruts en début de mandat, puis net en fin de quinquennat. "Ce chiffre, je l'ai pris aux syndicats et s'ils le proposent, c'est que c'est possible", a-t-il argumenté, avant d’ajouter que cela constitue "une augmentation de 21%" qui profiterait à toute la société. Son autre mesure-phare consiste à indexer automatiquement les salaires sur l'évolution du coût de la vie.
Poutou : passer à 1.700 euros nets. Le candidat NPA prône la même mesure que Jean-Luc Mélenchon mais souhaite passer directement à 1.700 nets. Son autre mesure serait d’instaurer une augmentation générale des salaires à hauteur de 300 euros.
Le Pen : un bonus de 200 euros. La candidate du Front National propose un coup de pouce de 200 euros par mois pour tous les salariés gagnant moins de 1.500 euros nets, soit 1,4 Smic.
Cheminade : le Smic relié aux retraites. Le candidat du parti Solidarité et Progrès défend aussi un Smic à 1.700 euros brut, revalorisé en deux ans. Mais sa principale mesure touche indirectement le salaire minimum : il souhaite fixer un niveau minimum des retraites qui équivaudrait progressivement au Smic.
Arthaud : revalorisation générale. La candidate Lutte Ouvrière prône l’indexation automatique des salaires sur l'évolution du coût de la vie, mais aussi une hausse générale des salaires et non du seul Smic.
Et Nicolas Sarkozy ? Le candidat UMP ne veut pas toucher au Smic, mais il défend un allègement de charges salariales représentant jusqu'à 70 euros de gain par mois pour les salaires inférieurs à 1,3 Smic. Pour financer cette mesure, le président sortant supprimerait la Prime pour l'emploi.