Marine Le Pen étonnée de ne pas être sur la "guest list". François Hollande a en effet débuté lundi une série de consultations des chefs de partis politiques avant le sommet du G20 au Mexique et celui de Rio sur le développement. Oui mais voilà, cette "concertation" à l'Elysée se tient avec l'ensemble des formations politiques représentées au Parlement. Bien que représenté au Parlement européen, le Front national n'a ni député, ni sénateur, et n'est donc pas à ce titre convié par François Hollande. La patronne du FN crie au "scandale".
"La moindre des choses"
Priée sur France Info de dire si elle aurait aimé faire partie de ce premier "round" de consultations, la frontiste a estimé mardi qu'il s'agissait de "la moindre des choses". "Je représente un électeur sur cinq, je représente la troisième force politique du pays", a argumenté Marine Le Pen. L'ex-candidate à la présidentielle a estimé que l'inviter reviendrait donc "à ne pas faire de 20% de la population des sous-citoyens".
Visiblement remontée, la présidente du Front national a directement pointé du doigt le chef de l'Etat. "Monsieur Hollande, qui nous avait dit qu'il serait respectueux de la démocratie, fait exactement comme son prédécesseur". Une affirmation pourtant inexacte. Durant son quinquennat Nicolas Sarkozy a bien reçu plusieurs fois à l'Elysée Jean-Marie Le Pen, alors président du Front national. En juin 2007, le chef de l'Etat avait notamment convié ce dernier dans le cadre de ses consultations des partis politiques avant un Conseil européen à Bruxelles.
François Hollande avait fait des consultations des partis politiques représentés au Parlement une promesse de campagne. Un principe "salué" jusque dans les rangs de la droite par le patron de l'UMP Jean-François Copé, reçu à l'Elysée lundi. Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, fermera la marche vendredi matin.
Hollande ne peut "satisfaire tout le monde"
Le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, a commenté mardi les protestations de Marine Le Pen affirmant qu'il était difficile pour le chef de l'Etat de "satisfaire tout le monde". "Les partis politiques représentés à l'Assemblée nationale et au Sénat sont reçus par le président de la République. Il y a d'autres organisations politiques, elles sont assez nombreuses ici", a justifié Jean-Pierre Bel.