"Désigner le meilleur d'entre nous". Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/i-Télé, le député Thierry Solère, chargé du groupe de travail sur le sujet, le concède bien volontiers. La culture de la droite, "c'est l'homme providentiel qui s'impose", pas la primaire. Ce qui n'empêche pas le parlementaire de défendre ce processus démocratique gage, selon lui, "d'une profonde garantie d'unité". "C'est une règle du jeu claire pour trancher les projets politiques, les ambitions individuelles, et qui permettra au meilleur d'entre nous de gagner", a défendu le député UMP des Hauts-de-Seine. "Ne voyez pas dans mon propos un soutien à Alain Juppé", a pris soin de préciser immédiatement ce proche de Bruno Le Maire, en référence à la célèbre phrase de Jacques Chirac.
"Certain que Le Maire sera candidat". Celui qui a soutenu le député de l'Eure pour la présidence de l'UMP s'est dit "certain" que Bruno Le Maire serait candidat à la primaire organisée par l'UMP en 2016 pour la présidentielle de 2017. "J'entends le renouveau qu'il porte et je sais que sa candidature est attendue par de nombreux Français", a assuré Thierry Solère.
La charte d'organisation de la primaire, dévoilée jeudi par Le Monde, doit être validée en bureau national de l'UMP, mardi prochain. Pour les "petits" candidats, le principal point de crispation réside dans les parrainages. Le texte détaille les conditions à remplir pour se qualifier pour le premier tour : au moins 250 élus répartis sur au moins 30 départements, dont 25 parlementaires et au moins 2.500 adhérents à jour de cotisation répartis sur 15 fédérations.
"Pas un tour de chauffe". Des critiques balayées par Thierry Solère. "Si vous êtes candidat à l'élection présidentielle, ce n'est pas uniquement pour faire un tour de chauffe. On est 400 parlementaires. Si vous n'arrivez pas à convaincre 25 parlementaires de votre famille politique que vous êtes un candidat à la présidence de la République, ça sera difficile de convaincre une majorité de Français que vous êtes légitime", a taclé le Monsieur primaire de l'UMP.
Le Pen ? "Ça donne la nausée". Après la nouvelle provocation de de Jean-Marie Le Pen - le président d'honneur du FN a réitéré jeudi sur les chambres à gaz "détail de l'histoire" - Thierry Solère a déclaré : "ça donne la nausée". Le député UMP des Hauts-de-Seine a demandé dimanche à Marine Le Pen de retirer à son père ses fonctions de président d'honneur du FN". Sinon "ce serait le déshonneur pour toute sa famille politique", a prévenu le parlementaire. Thierry Solère a par ailleurs émis "le soupçon" que le père et la fille "se répartissent les rôles, le gentil et le méchant, le vieux FN avec ses clins d’œil aux antisémites réguliers et puis le Front national qui a la main sur le cœur".
Cazeneuve ? "Qu'il laisse la justice faire son travail". Après la mise en examen de Guillaume Lambert dans l'affaire Bygmalion, le ministre de l'Intérieur va proposer au président de la République de mettre fin aux fonctions du préfet de Lozère. "Une décision un peu politique" a dénoncé Thierry Solère. Bernard Cazeneuve "ne devrait pas se mêler de justice. Qu'il laisse la justice faire son travail, qu'il ne profite pas de cette affaire", a conclu le député UMP.
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