Depuis vendredi, UMP et PS s'affrontent sur l'affaire Ali Soumaré, tête de liste PS dans le Val-d'Oise.
ACTE I : "Un délinquant multirécidiviste"
Vendredi, le maire UMP de Franconville, Francis Delattre diffuse un communiqué intitulé "Sous le maillot rose du candidat Ali Soumaré, tête de liste dans le Val-d'Oise du PS, un délinquant multirécidiviste chevronné".
Dans ce texte, il reproche au socialiste cinq infractions, condamnations et procédures en cours et demande au PS de retirer sa candidature "outrageante pour la démocratie".
Ce n’est pas la première fois que le maire UMP de Franconville prend pour cible le jeune homme d'origine malienne. En janvier, il avait déclaré à son propos : "Au début, j'ai cru que c'était un joueur de l'équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ca change tout !"
ACTE II : Passe d'armes Huchon-Pécresse
Dimanche soir, c'est au tour du président PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, et son adversaire UMP, Valérie Pécresse, de s'affronter sur la plateau de France 3, sur ce qui constitue désormais "une affaire".
"Je ne participerai pas à une campagne de caniveau car je sais trop bien à qui cela profite : populisme, racisme, démagogie...", lance Jean-Paul Huchon.
"Soit ces condamnations sont vraies et à ce moment-là, c'est choquant. Mais je ne le sais pas", lui répond son adversaire.
ACTE III : Le PS et l'UMP embarrassés
Lundi le porte-parole du PS, Benoît Hamon monte au créneau. "Quand on est jeune, noir et de Villiers-le Bel, on est un joueur de foot du PSG ou un délinquant. C'est lamentable et insupportable !", s’insurge-t-il avant de rappeler que son adversaire UMP Chantal Jouanno, elle-même, a dénoncé "un sale climat" dans la campagne.
"On met en cause sa probité, son passé. Il reconnaît que quand il avait 18 ans, il a fait de grosses bêtises pour lesquelles il a été condamné. Il a exécuté sa peine",estime Benoît Hamon.
Mais peu après, François Hollande apporte un bémol au discours socialiste en assurant que, si les accusations du maire de Franconville étaient "avérées", "il y aurait des suites à donner".
ACTE IV : Plainte en diffamation
L'avocat d’Ali Soumaré annonce enfin qu’il déposera une plainte en diffamation "dans la semaine". Me Jean-Pierre Mignard ajoute également que son client nie trois des cinq affaires (condamnations ou procédures judiciaires en cours) qui lui sont imputées par le maire de Franconville.
Mais l'UMP ne recule pas. "Il suffit d'aller sur internet" ou "au greffe du tribunal" pour vérifier ces informations, lui répond le porte-parole du parti Frédéric Lefebvre sur RTL, invitant "tous les auditeurs à le faire". Selon lui, "c'est ce qu'ont fait les élus, et ils ont trouvé un certain nombre de documents très précis".
ACTE V : La réponse
Après trois jours de silence, Ali Soumaré s'est exprimé mardi dans les colonnes du Parisien. "Ces attaques-là font très mal", lâche la candidat socialiste. "Je considère que ce n'est pas une méthode pour faire campagne. je n'ai pas été respecté en tant qu'être humain." Le jeune homme, 29 ans, ne nie pas avoir eu affaire à la justice. "En effet, il y a une affaire qui remonte à 1999, qui est désormais prescrite. C'est une erreur de jeunesse dont j(ai tiré les conséquences. (...) J'ai payé ma dette."