"Ce type d'action ne peut pas être accepté." Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a vivement condamné jeudi l'agression d'un élu socialiste par des salafistes, en Tunisie le 16 août, n'hésitant pas à parler "d'un incident très sérieux".
Jamel Gharbi, 62 ans, élu régional socialiste dans la Sarthe depuis 2010 et chargé de mission à la ville du Mans, avait indiqué la veille avoir déposé plainte en Tunisie après avoir été roué de coups le 16 août à Bizerte par des militants islamistes opposés à un festival culturel, excédés par les tenues vestimentaires de sa femme et de sa fille de 12 ans. Son épouse portait un pantacourt et un débardeur, tandis que sa fille était vêtue d’un short et d’un tee-shirt.
Paris prend contact avec Tunis
"Ce qui s'est passé là-bas est inacceptable. Pour résumer, ce garçon, sa femme, sa fille, qui n'avaient pas de tenue provocante contrairement à ce que certains ont pu dire, se promenaient à Bizerte et ont été attaqués très très violemment par un groupe identifié comme étant un groupe de salafistes", a insisté le ministre, en précisant s'être entretenu aussitôt après avec l'élu.
Laurent Fabius a également regretté le manque de réaction de la police et des habitants pour venir en aide à l'élu. "Il n'y a pas eu de réaction malheureusement pour l'aider ni, d'après ce qu'il m'a dit, des gens qui étaient là, ni de la police", a déploré le chef de la diplomatie française.
Le ministre a par ailleurs annoncé avoir pris contact avec Tunis. "Je lui ai dit tout mon soutien parce qu'il était très secoué et au-delà j'ai demandé que cet incident fasse l'objet d'un contact avec le gouvernement tunisien par nos représentants en Tunisie", a-t-il conclu.
L'UMP exprime "toute sa sympathie"
Pas de polémique politicienne sur ce sujet. Jean-François Copé, secrétaire générale de l'UMP, a lui aussi apporté un vif soutien à l'élu PS agressé. Exprimant "toute sa sympathie et son soutien", Jean-François Copé estime que "les auteurs de cet acte misérable qui prétendent être animés par des convictions religieuses sont des délinquants mus par la haine, l'extrémisme et le fanatisme".
"L'UMP apporte tout son soutien aux formations politiques et aux organisations de la société civile qui luttent pour la liberté, l'égalité des sexes et le maintien de la tradition tolérante de la Tunisie", a ajouté le secrétaire général du principal parti d'opposition.