Dès le premier tour. Il restera le symbole de la forte poussée du Front national aux élections municipales. Steeve Briois, le secrétaire général du FN, a été élu maire d'Hénin-Beaumont dès le premier tour dimanche, avec 50,26% des suffrages. Un score qui lui permet d'écraser le maire divers gauche sortant, Eugène Binaisse, loin derrière avec 32% des voix. Avec cette élection à très forte valeur symbolique, Steeve Briois, 41 ans, voit son travail de terrain récompensé dans l'ancienne cité minière du Pas-de-Calais.
Élu au 1er tour à HeninBeaumont, mes premières pensées vont au peuple de France que le système politico médiatique méprise. Demain la France— Steeve Briois (@SteeveBriois) March 23, 2014
Un homme du cru. Car Steeve Briois est loin d'être né de la dernière pluie. Natif de Seclin, dans le Nord, il est arrivé dès l'âge de sept ans à Hénin-Beaumont. Et depuis une vingtaine d'années, il laboure pour le compte du FN ce bastion historique de la gauche, avec l'espoir d'en récolter un jour les fruits. En 1995, âgé de 23 ans, il se présente pour la première fois aux élections municipales. Une tentative qu'il renouvellera à chaque échéance, jusqu'à cette victoire au scrutin de 2014.
>> LIRE AUSSI : Ces villes où le Front National est en tête
Militant FN depuis l'âge de 16 ans. Petit-fils de mineur, enfant d'un ouvrier de l'alimentaire et d'une comptable, Steeve Briois adhère au Front national dès 1988. Il milite alors pour les idées de Jean-Marie Le Pen, dont le rétablissement de la peine de mort et l'arrêt de l'immigration. Dix ans plus tard, lorsque le parti d'extrême droite se déchire, il choisit Bruno Mégret, l'adversaire de Le Pen, mais change finalement de camp en 2000.
La force du travail de terrain. Porte-à-porte, distribution de tracts, présence sur les marchés : ce cadre commercial arpente sans relâche Hénin-Beaumont, élection après élection. Une méthode qui finit par payer. En juillet 2009, la révocation du maire socialiste Gérard Dalongeville provoque une municipale partielle à Hénin-Beaumont. Steeve Briois, avec Marine Le Pen en deuxième position sur sa liste, manque de peu de s'emparer de la mairie. Aux élections cantonales de 2011, il s'impose avec 51,73% des suffrages. Et aux législatives de 2012, Marine Le Pen, dont il est le suppléant, est battue à quelques voix près au second tour.
>> LIRE AUSSI : Hénin-Beaumont, de l'ombre à la lumière
Un cadre désormais haut placé au FN. A force de militantisme acharné, l'homme a été repéré par les instances dirigeantes du Front national. Nommé secrétaire départemental du Pas-de-Calais en 2006, il accède au poste de secrétaire général en janvier 2011, lorsque Marine Le Pen est désignée à la tête du parti. Aujourd'hui, Steeve Briois fait partie de la garde rapprochée de la présidente du FN, au même titre que Florian Philippot et Louis Aliot, vice-présidents du parti.
Côté perso. Mais si son exposition médiatique va croissante depuis que Marine Le Pen a pris le relais de son père, Steeve Briois tient à protéger sa vie privée. Pas un mot sur une éventuelle famille dans la longue biographie mise en ligne sur son site. Tout juste mentionne-t-il la "lecture", les "soirées entre amis", le "cinéma" et la "musique" parmi ses ses centres d'intérêt.
L'ESSENTIEL - Municipales : la droite à 48%, la gauche à 43%
ZOOM - Ces villes où le Front National est en tête
PARTICIPATION - Municipales : l'abstention s’élève à 35%
ANALYSE - Olivier Duhamel : un score "très impressionnant" pour le FN mais...
REACTION - Marine Le Pen : un crû exceptionnel pour le FN
REACTION - Ayrault en appelle au front républicain
REACTION - Copé en appelle à "celles et ceux qui ont voté pour le FN"
PARIS - NKM donnée en tête au 1er tour mais...
MARSEILLE - Gaudin largement en tête
BORDEAUX - Alain Juppé réélu au premier tour
LILLE - Martine Aubry en ballotage favorable
NANTES - la candidate PS en ballotage
MODEM - Bayrou en ballottage favorable à Pau
ELU -Hénin-Beaumont choisit le FN Steeve Briois comme maire
UN SCRUTIN EN CACHE UN AUTRE - Les municipales peuvent-elles faire basculer le Sénat ?
REPORTAGE - Le FN à Béziers ? "je ne pourrais supporter ça"
PAROLES D’ÉLECTEURS - A Marseille, on parle d'un "vote sanction"
REPORTAGE - A Fréjus, on a voté FN sans complexe