Sur le web, l’UMP change de stratégie

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Hélène Favier , modifié à
DECRYPTAGE - Le parti présidentiel a mis en ligne, mardi matin, un site Internet "plus militant". 

A huit mois de la présidentielle, l’UMP dépoussière sa stratégie web. L'acte I s'est joué la semaine dernière : le parti majoritaire s'est alors lancé dans le commentaire "en direct", sur les réseaux sociaux, du premier débat de la primaire PS. L'Acte II a eu lieu, mardi, quand l’UMP a mis en ligne une nouvelle version de son site Internet, avec une nouvelle url, un nouveau design, de nouvelles fonctionnalités et des nouveaux "contenus" anti-PS.

Un site "très institutionnel"

Ce site, reprenant le code couleur bleu et rouge, est, côté design, "de bonne facture. Il n’y a pas de raté sur la home", explique à Europe1.fr, Laëtitia Puyfaucher, fondatrice l’agence Wordappeal. Spécialiste de la communication des entreprises, elle reconnaît que le site de l’UMP est, pour l'heure, très "institutionnel", et possède de nombreuses similitudes avec les sites "corporate" des entreprises. "Ce dégradé en fond, par exemple, L’Oréal, l’utilisait déjà en 2003. Et en bas de page, le méga-footer ressemble à celui de la SNCF", note-t-elle.

Un bémol toutefois. Pour la spécialiste en communication des entreprises, u-m-p.org est, pour l’heure, "trop touffu", avec "trop d’informations dès la home". Bref, le site est un "peu court" pour être "LE" site de la campagne.

>> Lire la comparaison établie entre le site de l'UMP et ceux des entreprises

Des contenus "viraux"

Pourtant c'est bien un site de campagne qu'a imaginé Manuel Diaz. Le présient de l’agence Emakina, recrutée par l’UMP pour ce nouveau départ sur le web, assure à Europe1.fr que son site est, avant tout conçu pour porter le message de l’UMP "vers l’extérieur". Boutons de partage sur Twitter, Facebook, Google+, contenu en Creative commons, "on a voulu créer un site avec tous les codes du web", permettant aux internautes de diffuser rapidement les contenus du site sur le web.

"On a aussi travaillé sur l’écriture web, avec les 6-7 personnes de l’équipe Internet de l’UMP", poursuit-il. Bref, le site permettra d’occuper le terrain sur le web et les réseaux sociaux, en particulier quand tous les médias ont les yeux tournés vers la primaire PS.

Un site de début de campagne

"Pour résumer, l’UMP avait un site de soutien au gouvernement. Elle a aujourd’hui un site web d’un parti en campagne", analyse Guy Alves, co-fondateur de l’agence de communication Bygmalion. "Il y a là, tous les outils web de propagande", commente encore le spécialiste de la communication, soulignant le grand nombre d'articles et vidéos offensifs sur les propositions des socialistes, comme "Le courage et la responsabilité, les oubliés de la primaire PS" ou encore "Le PS programme l'anéantissement de l'indépendance énergétique de la France".

 "On peut donc dire que le travail de sape a commencé ! Mais, à mon sens, ce discours, très caricatural, est avant tout destiné à mobiliser, en interne, les militants", estime Guy Alvès avant de poursuivre (et d'espérer) : "le message grand public, plus constructif, viendra, plus tard, par la voix du candidat".