Le temps presse à Alep et les divisions de la communauté internationale entravent toutes les tentatives de trouver une issue au conflit. C'est dans ce cadre que le chef de la diplomatie française entame mercredi une tournée en Jordanie, au Liban et en Turquie, voisins de la Syrie.
Ce voyage de Laurent Fabius intervient au moment où François Hollande, confronté à l'un des dossiers diplomatiques les plus délicats des cent premiers jours de sa présidence, est sous le feu des critiques de l'ancienne équipe au pouvoir qui l'accuse de manquer d'initiative sur la Syrie.
Officiellement, la visite de trois jours de Laurent Fabius en Jordanie, au Liban et en Turquie, qui accueille de nombreux réfugiés syriens fuyant les violences, est d'abord humanitaire. Elle "sera l'occasion pour le ministre d'exprimer le soutien" de la France aux réfugiés, a expliqué le Quai d'Orsay.
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Une réunion le 30 août
La France a déployé ces derniers jours un hôpital de campagne, désormais opérationnel, dans le camp de Zaatari, en plein désert jordanien près de la frontière syrienne. Avec l'extension des combats à l'intérieur de la Syrie, l'afflux de réfugiés dans les pays voisins ne cesse de croître. Ils sont évalués par l'ONU à 140.000 personnes tandis que plus d'un million sont déplacées à l'intérieur des frontières de leur pays.
La France, qui préside le Conseil de sécurité de l'ONU pendant le mois d'août, organisera une réunion ministérielle de cet organisme le 30 août "essentiellement consacrée à l'examen de la situation humanitaire en Syrie et dans les pays voisins", selon le Quai d'Orsay.
Le roi de Jordanie, le président libanais
Au cours de sa tournée, Laurent Fabius aura "des entretiens politiques de haut niveau dans le cadre des efforts de la France pour promouvoir une transition politique crédible et rapide en Syrie", précise le ministère des Affaires étrangères.
A l'issue d'une visite du camp de réfugiés, une rencontre est prévue avec le roi Abdallah II de Jordanie. Au Liban, Laurent Fabius devrait être reçu par le président et le Premier ministre. Enfin à Ankara, en Turquie, le ministre des Affaires étrangères se rendra le 17 août dans un autre camp de réfugiés et aura un entretien avec son homologue, Ahmet Davutoglu.
>> Le communiqué du Quai d'Orsay.
"L'UMP se sert du combat du peuple syrien"
Cette visite, à but humanitaire, prendra également une dimension politique dans l'hexagone. Depuis plusieurs jours, François Hollande doit répondre aux nombreuses accusations d'attentisme portées contre lui par le camp de l'ancien président Nicolas Sarkozy et notamment l'ex-Premier ministre, François Fillon.
"La France est fortement mobilisée en appui du peuple syrien dans sa lutte pour décider librement de son avenir, face au régime de Bachar al-Assad qui accroît encore ses exactions", a déclaré lundi le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay Vincent Floréani, rappelant l'organisation début juillet, à Paris, de la conférence des amis du peuple syrien, qui a réuni 107 pays et organisations internationales.
Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux questions internationales, est également monté au créneau mardi sur Europe 1. Il a estimé qu'il était "maladroit" et surtout "scandaleux" que l'UMP "utilise la résistance syrienne, de ce peuple, pour devenir le meilleur opposant à François Hollande".