L'ancien Premier ministre (UMP) Alain Juppé s'est dit lundi favorable à un vote du Parlement sur l'opportunité d'une action armée de la France en Syrie, et a appelé le président François Hollande à s'exprimer devant les Français. "Même si la Constitution n'y oblige pas, je pense que dans un tel contexte le Parlement devrait s'exprimer par un vote pour que le président de la République puisse s'adosser au moins à l'adhésion de la représentation nationale", a déclaré le maire de Bordeaux dans un discours devant les Amis de Nicolas Sarkozy réunis à Arcachon, en Gironde.
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Pour lui, le chef de l'Etat et des armées doit en outre "s'adresser aux Français pour leur donner toutes les informations nécessaires et expliquer dans le détail la stratégie qui est la sienne". "La situation est grave. Il faut bien définir le champ de notre intervention. Le président de la République doit s'exprimer devant la Nation", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
La situation est grave. Il faut bien définir le champ de notre intervention. Le président de la république doit s'exprimer devant la Nation.— Alain Juppé (@alainjuppe) September 2, 2013
Qualifiant à Arcachon la crise syrienne de "tragédie épouvantable", Alain Juppé a estimé que "ne rien faire, ce serait le déshonneur des démocraties et la complicité avec le massacre qui se perpétue en Syrie". "Mais agir comporte des risques redoutables", a-t-il fait remarquer, appelant à "agir avec beaucoup de précaution" et à renouveler encore les efforts pour une solution politique. Alain Juppé se démarque ainsi de Jean-François Copé, le patron de son parti, qui a estimé dans un entretien au Monde qu'il n'y avait pas à demander un vote du Parlement car c'est au président de la République seul de "choisir" de l'organiser.
Un peu plus tôt Jean-Louis Borloo (UDI) a lui aussi appelé François Hollande à "monter en première ligne" sur le dossier syrien, suggérant qu'il reçoive lui-même "les responsables politiques", alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault réunit lundi après-midi à Matignon les principaux responsables du Parlement mais pas les chefs de partis.