La France aide bien l'opposition au régime de Bachar al-Assad. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé mercredi que le gouvernement envoyait de l'aide aux rebelles syriens, sous la forme "d'éléments non létaux". "Nous avons répondu à la demande du Conseil national syrien [le CNS, principale coalition de l'opposition syrienne] et de la résistance syrienne d'envoyer un certain nombre d'éléments mais non létaux, c'est-à-dire qui ne tuent pas, moyens de communication et de protection", a-t-il déclaré sur BFM TV-RMC.
Jean-Marc Ayrault a tenu à défendre au passage l'action du gouvernement et de François Hollande, accusé d'"attentisme" par la droite. "La diplomatie française avec [le ministre des Affaires étrangères] Laurent Fabius et sous l'autorité du président de la République fait un travail intense, qui n'est pas toujours très visible", a plaidé le Premier ministre.
Vendredi dernier, Laurent Fabius avait quant à lui assuré qu'il n'était pas question d'armer les forces rebelles. "Nous, les Européens, nous avons décidé d'un embargo sur les armes", rappelait-il au micro d'Europe 1. "En ce qui concerne les armes puissantes, notamment pour détruire les avions, il y a un problème massif : on ne peut pas livrer des armes à des personnes dans des conditions qui risqueraient de se retourner ensuite contre nous", avait-il expliqué.
"Il faut arriver" au départ d'Assad
L'hypothèse d'un départ du pouvoir de Bachar al-Assad a aussi été évoquée par Jean-Marc Ayrault, pour qui "il faut y arriver". "L'objectif est de trouver les conditions d'une transition politique" en Syrie, a-t-il ajouté, expliquant qu'il s'agissait de parvenir à un "gouvernement de transition qui associe toutes les composantes de la société syrienne pour éviter des règlements de comptes, notamment vis-à-vis des minorités".
Quant à un éventuel "engagement militaire" français en Syrie, Jean-Marc Ayrault a rappelé qu'il ne pourrait se faire "sans qu'il y ait une décision des Nations unies". "On a l'exemple de l'Irak, la guerre décidée par le seul George Bush, nous étions contre, nous avons eu raison, ça a été le chaos", a-t-il lancé. Il a ensuite appelé à ne pas "laisser tomber les Syriens", tout en faisant "attention à ce que l'on fait" dans cette "région très instable".