"Les armes bactériologiques et chimiques sont d'une autre nature que les armes ordinaires." C'est ce qu'a répondu Laurent Fabius, au micro d'Europe1, à la question de savoir s'il attendra d'avoir un accord de l'ONU pour intervenir militairement si Bachar al-Assad utilise des armes chimiques, laissant ainsi entendre que non.
"On ne peut pas supporter que ces armes, dont les conséquences dramatiques peuvent se diffuser plus loin que les frontières syrienne, soient employées", s'est justifié le ministre des Affaires étrangères, assurant que la réglementation internationale permettait une attaque pour riposter à l'usage de telles armes. "Si Assad les emploie, nous serons intransigeants. Notre réponse serait alors immédiate et fulgurante", a-t-il insisté.
Vers une intervention France-USA-Royaume-Uni ?
Laurent Fabius, qui se dit "bien entendu certain" que la Syrie possède de telles armes, rejoint ainsi la position du président américain. "Nous avons été très clairs envers le régime d'Assad, mais également envers les autres acteurs sur le terrain, sur le fait que, pour nous, la ligne rouge serait de voir un arsenal complet d'armes chimiques en train d'être déplacées ou utilisées", avait déclaré Barack Obama le 20 août. "Cela changerait mes calculs", avait-t-il assuré, au sujet d'une intervention militaire qu'il exclut pour le moment.
Le 22 août, le Premier ministre britannique David Cameron, le président américain et François Hollande s'étaient entretenus pour parler de la question. "L'utilisation d'armes chimiques nous amènerait à revoir notre approche du conflit", avaient-ils conclu dans un communiqué.
L'entrée des Etats-Unis changerait la donne
Une intervention internationale en Syrie est exclue tant que le Conseil de sécurité de l'ONU refuse de donner son accord à l'Otan. Ce qui se passe depuis le début du conflit, puisque la Chine et la Russie, partenaires de la Syrie, mettent systématiquement leur véto.
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Mais chaque pays est libre d'envoyer lui-même des troupes directement sur le terrain. Le hic : la Syrie représente la deuxième puissance militaire arabe après l'Egypte, forte de 500.000 hommes. Affaiblie par la rigueur budgétaire et la guerre en Lybie, l'armée française prendrait de gros risques en attaquant toute seule. Mais le ralliement des Etats-Unis changerait incontestablement la donne.
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