La décision de Barack Obama de faire voter la possibilité d'une intervention militaire en Syrie a semé la zizanie... en France. Le choix du président américain a isolé son homologue français - qu'il a pris la peine de prévenir - et le débat sur un vote du Parlement français divise jusqu'au sein de la majorité.
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"Il faut des éléments probants". Jean-François Copé n'est pas le seul à demander au gouvernement de jouer la montre en attendant que les émissaires de l'ONU en Syrie remettent leurs conclusions. "C'est un peu précipité de prendre des décisions avant même que les conclusions (de l'ONU) aient été rendues", estime Pouria Amirshahi, député PS des Français de l'étranger au micro d'Europe 1. "On parle de mettre fin à un régime dictatorial, certes, mais comment ? Quelles sont les cibles ? Et pour le remplacer par qui, par quoi ? Il faut aussi des éléments probants, on ne les a pas", juge-t-il.
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La Syrie n'est pas le Mali. Dans la foulée de l'allocution de Barack Obama samedi soir, Jean-Louis Borloo, le patron de l'UDI, avait réclamé qu'un vote similaire ait lieu au Parlement français lors du débat prévu mercredi. Le député centriste trouve écho dans la bouche de Patrick Menucci, au Parti socialiste. "Il serait préférable que le Parlement donne son autorisation d'une intervention", souligne le député des Bouches-du-Rhône sur Europe 1. "Il n'y a même pas une acceptation spontanée comme pour l'intervention au Mali où les intérêts français étaient mis en cause. On n'est pas du tout dans la même position", analyse-t-il.
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L'Elysée entend mais n'écoute pas. Malgré ces nombreux appels, y compris de son propre camp, François Hollande reste sur sa position d'un débat sans vote. Réuni à l'Elysée dimanche soir avec Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, ou Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement, le président de la République a passé en revu toutes les possibilités qui s'offraient à lui. Alain Vidalies l'a alerté sur les dangers d'un vote formel : à ce stade, en cas de vote sur la seule intervention en Syrie, l'approbation serait loin d'être acquise. Pour arracher le soutien du Parlement, François Hollande a même carrément réfléchi à engager la responsabilité du gouvernement sur un discours de politique générale incluant l'intervention française en Syrie. Mais le président a finalement écarté cette hypothèse. Lundi après-midi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reçoit les responsables de partis pour les informer des intentions française en Syrie. Lesquelles ?