"La situation en Syrie se dégrade depuis deux ans et demi, la communauté internationale a été totalement absente", a déploré dimanche François Fillon, ancien Premier ministre, invité sur Europe 1 lors du Grand rendez-vous. Ce dernier s'oppose pourtant à toute "frappe chirurgicale", qui s'apparenterait selon lui à une punition "symbolique". "Ou on fait la guerre, on rentre dans un conflit, ou on réédite ce que l'on a fait en Irak, où l'intervention a détruit une nation. MM. Kerry et Hollande disent 'on ne va pas faire la guerre, on va punir Assad', tout ça n'a pas beaucoup de sens", dénonce le député UMP de Paris, qui refuse toute action militaire qui ne passerait pas par l'ONU.
"La France doit proposer une résolution. Il faut mettre la Russie devant ses responsabilités, on s'est mis dans une mauvaise situation", insiste-t-il. Selon lui, il n'y a "aucune autre issue" que la solution diplomatique. "Les inconvénients pour la France, pour les intérêts français et pour le Liban, sont considérables", martèle François Fillon. D'après lui, c'est la Russie, "qui n'est pas un pays voyou", qui a la clé de cette solution diplomatique. L'ancien premier ministre reproche ainsi à l'Allemagne et à Angela Merkel, qui a de bons liens selon lui avec Vladimir Poutine, de "ne pas en avoir fait assez" pour convaincre Moscou de lâcher Damas. Et François Fillon de conclure : "la France n'a pas été choisie par Dieu pour faire régner l'ordre sur la planète".