A sa sortie du pôle financier du tribunal de Paris, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a indiqué mardi qu'il avait été mis en examen pour blanchiment d'argent par les juges instruisant le volet financier de l'affaire Karachi.
"Ma mise en examen est inconstitutionnelle et je ne répondrai plus aux convocations des juges", a-t-il prévenu à sa sortie du tribunal de grande instance de Paris, dans le IXe arrondissement de la capitale.
"Allez chercher ailleurs"
Ziad Takieddine a déjà été entendu à plusieurs reprises dans l'enquête sur une possible corruption en marge de l'élection présidentielle de 1995, dans laquelle plusieurs proches de Nicolas Sarkozy sont mis en examen. Les juges enquêtent sur un éventuel détournement de commissions sur des contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite (Sawari II) et le Pakistan (Agosta) au profit de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
"Allez chercher ailleurs", a-t-il lancé à l'adresse des magistrats instructeurs Roger Le Loire et Renaud van Ruymbeke. "Les juges évitent de chercher là où se trouve" le détournement d'argent, a-t-il ajouté, tout en jugeant par ailleurs suspect que sa convocation ait eu lieu entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Double mise en examen
Mis en examen en 2011 par les juges Le Loire et Van Ruymbeke pour complicité et recel d'abus de biens sociaux et faux témoignage, Ziad Takieddine a cette fois été mis en examen pour blanchiment d'argent aggravé de 1993 à mars 2012.
Son avocate, Me Samia Maktouf, avait avant l'audition soulevé la nullité du réquisitoire du parquet autorisant l'extension des investigations.
"Il vise des faits supposés de blanchiment antérieurs à la loi de 1996, il est donc entaché de nullité", avait-elle déclaré à l'AFP en dénonçant "une procédure inique et un acharnement" contre son client.