L'affaire Bernard Tapie est l'une des plus graves de la Ve République et l'arbitrage contesté en faveur de l'homme d'affaires n'a pu être décidé qu'avec l'approbation du sommet de l'Etat, a déclaré jeudi le centriste François Bayrou. Pierre Estoup, l'un des trois juges du tribunal privé qui a soldé le litige opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais, a été mis en examen mercredi du chef d'escroquerie en bande organisée et faux (voir ).
"Il y a un très fort soupçon d'une manoeuvre organisée au sein même de l'Etat, une manoeuvre concertée, réfléchie, voulue, approuvée pour qu'on détourne une somme colossale, plus de 400 millions d'euros pour l'apporter aux fins que vous savez", a dit François Bayrou sur France Info. "Il n'y a personne en France connaissant l'Etat qui puisse soutenir que ça n'a pas été approuvé au plus haut de sommet de l'Etat, sans que le président de la République lui-même ait donné son approbation, son feu vert", a ajouté le président du MoDem, pour qui cette affaire est "l'une des plus graves de la Ve République".
L'Etat doit "faire un recours" contre l'arbitrage controversé, a dit François Bayrou. François Hollande a demandé à l'Etat de se porter partie civile dans le volet non-ministériel de cette procédure.