Invitée dimanche du Grand Rendez-Vous - Europe 1 - Aujourd'hui en France, la ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est expliqué pour la première fois sur l'affaire Tapie et la procédure d'arbitrage qui fait l'objet d'une polémique.
"Quand j’arrive au ministère je trouve 'Les affaires Tapie' (...). Je trouve neuf procédures qui durent depuis 15 ans, qui font courir des intérêts légaux de manière très forte qui ont coûté la bagatelle de quelques millions d’euros aux contribuables français. Et, en l’état de la procédure, avec un renvoi devant la Cour d’appel de Paris où le risque potentiel pour l’Etat est de sept milliards d’euros. Moi j’estime à la lecture de la Cour de cassation que le risque est avéré (...)", a t-elle justifié.
D'après elle, il y a avait trois options : "continuer les procédures, envisager une médiation ou une transaction ou la solution de l'arbitrage, celle à laquelle je me suis ralliée". La ministre dit avoir posé trois conditions à cet arbitrage : "des arbitres au-dessus de tout soupçon, une procédure qui soit rendue en droit, un montant maximum (...) plafonné au lieu d’avoir ce risque ouvert de sept milliards d’euros". "A ces conditions, j’ai donné l’accord à la proposition d’arbitrage", a-t-elle conclu.
"On me reproche d’être aller en arbitrage sur cette affaire, mais le Tribunal administratif de Paris et la Cour d’appel de Paris disent qu’il n’y a pas d’erreur", a t-elle déclaré ajoutant : "j’ai la conscience parfaitement tranquille, je me suis conduite de manière totalement droite et régulière dans cette affaire, conformément au droit, ça été toujours mon exigence dans cette affaire".
Par ailleurs, pour elle, "la saisine est factuellement fausse et juridiquement très curieusement fondée", a-t-elle souligné. "Jean-Louis Nadal (avocat général de la Cour de cassation ) dit dans sa saisine que c'est au mois de mai que je décide de recourir à procédure d’arbitrage. Mais en mai j’étais ministre de l'Agriculture et de la Pêche, je m’occupais du thon rouge à ce moment là. Quand on commence avec des faits aussi inexactes que ça, ça m’inquiète un peu", a fait valoir la ministre.