La nouvelle ne passe pas. Au lendemain de l'annonce d'une augmentation des prix des billets TGV et interrégionaux, les membres de l’opposition mettent en cause la responsabilité du gouvernement.
La SNCF est régulièrement critiquée pour l'augmentation de ses tarifs. En 2011, elle avait obtenu une revalorisation de 2,85% pour le TGV, arguant du fait que celle-ci était nécessaire pour faire face au renchérissement des péages qu'elle verse à Réseau ferré de France (RFF). Mais cette année, elle n'est pas la seule en ligne de mire. Le gouvernement, avec la hausse du taux réduit de TVA décidée dans le cadre de son deuxième plan de rigueur, est aussi mis en cause. D'autant que c'est le ministère des Transports qui homologue les hausses de prix demandées par la compagnie ferroviaire publique.
La responsabilité du gouvernement
Pour le socialiste Roland Ries, responsable du pôle transports dans l'équipe du candidat François Hollande, cette mesure est "la responsabilité de Nicolas Sarkozy et du gouvernement". "Cette annonce est un nouveau coup dur porté au pouvoir d’achat des Français", a-t-il estimé.
Les usagers "payent deux fois, à la fois la hausse de la TVA et la hausse des prix", a aussi critiqué Manuel Valls, directeur de la communication de la campagne de François Hollande, sur RTL. "Il y avait là d'autres choix à faire de la part de la SNCF et je m'étonne que le gouvernement n'ait pas réagi", a ajouté Manuel Valls pour enfoncer le clou.
Au ministère des Transports, on met en avant le fait que la SNCF n'avait pas d'autres options que de répercuter l'augmentation de la TVA pour ne pas perdre de l'argent.
Une hausse "tout à fait raisonnable"
Mais pour Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, le gouvernement se fait de l’argent dans le dos des usagers. "Ce service public doit donner lieu à un équilibre financier, pas au dégagement de bénéfices qui sont finalement une manière pour l'Etat de récupérer encore de l'argent", a-t-elle déploré sur RTL.
Même son de cloche auprès du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan pour qui le gouvernement fait porter aux Français les conséquences de la crise. "Après avoir voulu, les années précédentes, préparer le passage à la concurrence ferroviaire par des hausses supérieures à l'inflation, la SNCF et le gouvernement obligent cette année les Français à sauver un système financier à bout de souffle qui ne fait que ruiner notre pays", a-t-il commenté.
Forcé de s’expliquer, l’UMP, par l’intermédiaire de son secrétaire national, David-Xavier Weiss, a assuré que cette hausse "est tout à fait raisonnable et correspond à deux éléments simples : la hausse de la TVA de 5,4% à 7% proposée par le gouvernement dans le cadre de la réduction des déficits, et une amélioration du service proposé par la SNCF"