Après ses idées sur l’écotaxe qui ont laissé les camionneurs dans le brouillard, c’est les spécialistes de l’énergie qui sont sceptiques quant à la capacité de la ministre de l’Ecologie d’empêcher la hausse des tarifs d'EDF d'ici au mois d'août, comme le réclame le Conseil d’Etat.
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Le fond du problème. Les opérateurs alternatifs d’électricité ont estimé que la dernière hausse tarifaire en 2012, de 2%, ne reflétait pas l’évolution de leurs coûts. Or la loi dispose les tarifs d’électricité de vente d’EDF doit couvrir les coûts de production. Un avis partagé par la Commission de Régulation de l’Energie et par le Conseil d’Etat. Le gouvernement doit donc publié un nouvel arrêté pour mettre les prix réglementés en adéquation avec la loi.
La "solution" de Royal. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a promis mardi qu'il n'y aurait "pas d'augmentation" des tarifs d'EDF d'ici au mois d'août malgré la décision du Conseil d'Etat contraignant le gouvernement à faire payer une facture d'électricité rétroactive à la plupart des foyers français. "Mon souci, c'est que cette parole du gouvernement soit respectée et que, lorsque les Français vont payer leur facture cette année, en 2014, il n'y ait pas de coût supplémentaire par rapport à ce qui avait été promis", a expliqué la ministre sur RMC et BFM TV. "Et donc je vais trouver une solution (...) de bon sens, concrète, conforme aux textes et aux règles pour qu'il n'y ait pas d'augmentation sur cette période entre aujourd'hui et le mois d'août", a assuré Ségolène Royal.
Ségolène Royal: "il y a eu trop d'impôts" ces...par BFMTVPour respecter la loi, il faut la changer. Un effet d'annonce pour Nicolas Mouchnino, spécialiste des questions d'énergie chez UFC que Choisir : "Le Conseil d’Etat a été très clair : c’est un rappel de la loi". Le gouvernement devra donc appliquer cette décision, au risque de voir son nouvel arrêté attaquer de nouveau par les fournisseurs alternatifs. Nicolas Mouchnino estime que le gouvernement devrait revoir la construction des tarifs pour éviter que ce problème ne se repose. Mais selon lui, le véritable enjeu est de "remettre en place un contrat de service public qui lie l’Etat et EDF". Ce dernier a été supprimé en 2010, or il permet, selon l’expert "de lisser dans le temps les évolutions et de contraindre EDF de respecter ses engagements en terme de coûts et de tarifs".
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