C'est un tremblement de terre politique qui a de secoué le Tarn-et-Garonne jeudi matin. Christian Astruc, candidat "sans-étiquette" soutenu par la droite, vient d'être élu à la présidence du Conseil départemental, au détriment de son adversaire Marie-Claude Nègre (PRG). Jean-Michel Baylet, président sortant à la personnalité controversé, avait décidé de jeter l'éponge pour permettre à son parti, le Parti radical gauche, de l'emporter. Cela n'a finalement pas suffi. La victoire de Christian Astruc met fin à 45 ans de présidence du PRG, et donc à 45 ans de règne de la famille Baylet.
Merci maman. Depuis 1970, le département est en effet entre les mains de la famille Baylet, de la mère, Evelyne, et du fils, Jean-Michel, pour être plus précis. Evelyne Baylet, également maire de Valence-d’Agen pendant 19 ans (1959-1978), était en effet, en 1970, devenue la première femme politique à présider une assemblée départementale. Après avoir adoubé son fils à la mairie de Valence-d’Agen en 1977, elle l'avait également désigné comme son successeur pour le département.
Merci la Dépêche du Midi. La famille Baylet dirige également le principal quotidien local, La Dépêche du midi, depuis 1920. C'est, là aussi, Evelyne qui avait introduit Jean-Michel en 1970 comme simple rédacteur. Il deviendra directeur général un peu plus de dix ans plus tars, en 1981, puis PDG en 1995. Le journal est régulièrement accusé d'être un instrument politique aux mains de la famille. "Chez les Baylet, père, mère et fils, journalisme et politique ont toujours été mêlés de manière insidieuse", écrit Le Monde en novembre 2014, après la mort d'Evelyne Baylet.
Lâché par son camp ? Cette proximité avec le journal mais aussi sa politique conciliante à l'égard de François Hollande et les revers électoraux en série subis par le PRG dans le département lors des précédentes élections ont fait de Jean-Michel Baylet une personnalité controversée au sein de son propre camp.
Dimanche soir, au deuxième tour des élections départementales, la gauche avait remporté 14 des 30 sièges, à égalité avec la droite. Le candidat UMP s'étant retiré, la droite a donc voté pour Christian Astruc, classé Divers gauche par le ministère de l'Intérieur mais se revendiquant "sans étiquette". Et ce dernier n'aurait même pas eu besoin de toutes les voix de droite. Signe que le PRG n'a plus la cote, deux des quatorze voix de gauche sont également allées à Christian Astruc, plutôt qu'à la candidate soutenue par Jean-Michel Baylet.