Le contexte. Les critiques de l’UMP envers le gouvernement tournent depuis quelques jours autour l’indépendance de la justice. D’abord en raison des deux lettres envoyées par François Hollande et Manuel Valls en marge du procès des biographes de Valérie Trierweiler, ensuite au sujet de l’affaire des sondages de l’Elysée. Sur ce dernier point, Patrick Buisson, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, a annoncé mardi matin sur Europe 1 qu’il portait plainte à son tour contre la ministre de la Justice, estimant qu’elle est juge et partie dans ce dossier, puisqu’elle est membre du comité de parrainage d’Anticor, à l’origine de la plainte contre le pouvoir précédent. En séance des questions au gouvernement, mardi, l’UMP a repris l’argument à son compte.
La charge. Elle est venue du député UMP Etienne Blanc. L’élu de l’Ain a d’abord rappelé les engagements de François Hollande en matière d’indépendance de la justice, avant de cibler précisément Christiane Taubira. "Ce matin, nous avons appris que Mme le garde des Sceaux, qui parraine une association, avait usé de son influence pour qu'une plainte déposée par cette association soit suivie d'effet", a lancé le député.
Taubira a répondu et... fâché les députés UMP. La riposte a été à la hauteur de l’invective. "Vous ne devriez pas abuser ainsi de votre immunité parlementaire pour importer dans cet hémicycle des ragots que auriez bien la peine de démontrer", a lancé la ministre de la Justice. "Démission, démission!", ont alors scandé les députés sur les bancs de droite. "La vive offuscation vous va si mal", a Christiane Taubira. "Ni vous ni ceux qui m'accusent ne seront en mesure de démontrer ce qu'ils prétendent, la justice dans ce pays démontrera le contraire", a-t-elle conclu.