INFO. La garde de Sceaux, Christiane Taubira, était l'invitée d'Europe 1 vendredi matin. L'occasion pour la ministre d'aborder sa très réforme pénale, cible de nombreuses critiques et dont l'examen à l'Assemblée a été repoussé après les municipales, au mois de juin prochain. Interrogée sur le fait de savoir si le texte présenté sera fidèle à sa version initiale ou s'il s'agira d'une version remodelée, Christiane Taubira a réfuté toute vision personnelle de cette réforme. Réforme qui avait rencontré l'opposition de Manuel Valls, encore ministre de l'Intérieur, en août dernier.
"La loi, cela s'écrit collectivement". "Ce qu'il faut retenir, c'est que j'ai organisé une conférence de consensus qui a produit un certain nombre de préconisations. J'ai organisé à la suite un cycle de concertations. Puis, nous avons eu des réunions interministérielles", détaille la ministre. "Nous avons un texte de loi qui est le produit de tout ça et bien entendu finalement des arbitrages décidés par le président de la République. C'est ce texte de loi qui est passé au Conseil d'Etat, qui a ensuite été présenté en Conseil des ministres et qui est entre les mains de l'Assemblée nationale, et a qui fait déjà l'objet d'un amendement", a-t-elle poursuivi.
"Tout cela pour vous expliquer que ce n'est pas MON texte, que ce n'est pas une fantaisie personnelle", a clamé Christiane Taubira. "Si je veux des choses personnelles, j'écris des poèmes, j'écris des livres, mais la loi, cela s'écrit collectivement", a-t-elle ajouté. "Parce que c'est une règle générale et une réforme de société, il était important que des avis différents soient pris en compte", poursuit la ministre.
"Ce texte de loi concerne les délits". Interrogé sur la possibilité que ce texte supprime la mesure de rétention de sûreté, créé sous Nicolas Sarkozy, Christiane Taubira a rappelé vigoureusement que "ce texte de loi concerne les délits". "La rétention de sûreté ne peut concerner que les crimes très graves. Donc, ce texte de loi, concernant les délits, ne contient pas de mesures sur la rétention de sûreté", a-t-elle insisté.
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