Christiane Taubira s'inquiète et met en garde. La ministre de la Justice s'étonne, dans une interview publiée mercredi dans Libération, qu'aucune "belle et haute voix (ne) se soit levée" pour pointer le danger pour "la cohésion sociale" que constituent les attaques racistes dont elle a été victime.
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Comparée à un singe sur la page Facebook d'une candidate Front National, exclue depuis, et traitée de "guenon" par des enfants lors d'une manifestation contre le mariage homosexuel, la ministre de la Justice estime que "ces attaques racistes sont une attaque au coeur de la République". Tout en soulignant avoir "eu beaucoup de messages de soutien", elle assure que "le sujet, ce n'est pas ma personne". "Est-on encore capable de réagir lorsque la société est ébranlée sur ces fondations ?
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"C'est une alarme". "Les réactions n'ont pas été à la mesure. (...) Ce sont des analyses, pas une alerte, dans le sens où des consciences dans la société française pourraient dire : "Attention, ce n'est pas périphérique, c'est une alarme". Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il n'y a pas eu de belle et haute voix qui se soit levée pour alerter sur la dérive de la société française". "C'est la cohésion sociale qui est mise à bas, l'histoire d'une nation qui est mise en cause", poursuit-elle, jugeant qu'il "s'agit très clairement d'inhibitions qui disparaissent, de digues qui tombent".
Le racisme, un délit. "Je me ramasse depuis longtemps du "macaque"", du "Y a bon Banania"", poursuit la garde des Sceaux, tout en indiquant avoir dit à son cabinet "qu'on avait autre chose faire" que porter plainte. "La réponse judiciaire est indispensable", dit toutefois la ministre, "il faut rappeler que le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit". "Mais elle ne suffit pas: on ne peut pas demander à la seule justice de réparer les pathologies profondes qui minent la démocratie". "Des millions de personnes sont mises en cause quand on me traite de guenon. Des millions de gamines savent qu'on peut les traiter de guenons dans les cours de récréation !"
Saisi par le Défenseur des droits, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après les propos de l'ex-candidate FN. Le FN a devant la Cour de justice de la République pour avoir répliqué que la pensée du FN "c'est les Noirs dans les branches des arbres, les Arabes à la mer, les homosexuels dans la Seine, les Juifs au four".
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