La réforme était critiquée par nombre de professionnels. Christiane Taubira, la ministre de la Justice, a confirmé dimanche qu'elle avait bien l'intention de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs, instaurés par le précédent gouvernement. Ces tribunaux, régis par la loi du 10 août 2011 et fonctionnant depuis janvier 2012, sont composés de trois juges professionnels et jugent les récidivistes de 16 à 18 ans qui encourent une peine pénale d'au moins trois ans.
"Les mineurs sont des citoyens en devenir, il est nécessaire de redonner à la justice des mineurs sa spécificité", a notamment affirmé Christiane Taubira, selon Le Monde. Avant la réforme, les mineurs récidivistes comparaissaient, comme les autres mineurs, devant un tribunal pour enfants, avec un juge des enfants et deux assesseurs citoyens ayant une expérience des questions liées à l'enfance.
"Culture de l'excuse" pour l'UMP
L'UMP a aussitôt réagi, dénonçant, par la voix de Bruno Beschizza, son secrétaire national chargé de la sécurité, un "retour de l'angélisme et de la culture de l'excuse". "La gauche n'a jamais abandonné ses vieux clichés angéliques sur les 'jeunes'", juge-t-il.
Bruno Beschizza a également ironisé sur la première sortie de la nouvelle garde des Sceaux, consacrée à "des détenus afin d'améliorer leurs loisirs". Christiane Taubira s'est rendue vendredi à un tournoi de basket organisé avec des détenus et des surveillants, "une belle opération d'insertion" selon elle.
Le député UMP des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a aussi taclé la nouvelle ministre, fustigeant "un retour au laxisme et à l'irresponsabilité". Pour lui, la délinquance des mineurs est un "véritable fléau pour notre société" et Christiane Taubira "apporte une nouvelle démonstration que l'irresponsabilité est bien la marque de fabrique du nouveau gouvernement".