L'égalité des temps de parole, voilà le cauchemar des "grands" candidats en période de campagne présidentielle. Cette règle établie par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) impose aux radios et aux télévisions d'accorder le même temps d'antenne à tous les prétendants à la présidence, quel que soit leur poids politique. Les candidats qui en ont les moyens tentent donc de se faire entendre par d'autres moyens.
Les journaux locaux pas oubliés
A commencer par la presse écrite, qui n'est pas soumise aux mêmes règles que l'audiovisuel car les journaux ont, selon le CSA, moins d'impact que la radio ou la télévision. A chaque déplacement, Nicolas Sarkozy ou François Hollande donnent donc des interviews aux journaux locaux.
Les candidats multiplient d'ailleurs ces voyages dans toute la France. François Hollande, qui s'est fixé un objectif de "pédagogie", fait désormais des déplacements de trois jours à la suite, sans rentrer par Paris. Il organise des meetings en plein air, qui coûtent moins cher et permettent de soigner son image.
Les militants mis à contribution
Sur le terrain, les principaux candidats passent aussi le relais à une armée de militants qui s'occupent de distribuer les tracts sur les marchés ou encore de faire du porte à porte. Les volontaires socialistes ont ainsi ont frappé à "1.041.235 portes", très précisément, le week-end dernier, selon Vincent Feltesse, le responsable web de la campagne de François Hollande.
Enfin, le web a pris une ampleur inédite dans une campagne présidentielle. Dans l'équipe de Nicolas Sarkozy, on parie sur une websérie, intitulée Les Experts - mais bien loin de la série policière américaine. Au programme, un épisode par jour pour décrypter une mesure ou démonter celles des adversaires. Autre nouveauté, le président sortant a aussi prévu un meeting sur Twitter la semaine prochaine. Du côté des socialistes, on mise sur Radio Hollande, une webradio qui émet du lundi au vendredi de 18 heures à 19h30 depuis de QG de la rue de Ségur.
"Boîtage, collage, tractage" pour le FN
Les candidats qui ne bénéficient pas de tant de moyens se reposent essentiellement sur leurs militants. Marine Le Pen joue aussi sur la mobilisation de terrain, avec un triptyque : "boîtage, collage, tractage". L’objectif fixé par le Front National, c’est faire un maximum de marchés. Et sur le fond, de marteler un seul message : "Sarkozy est un imposteur qui pille le programme du FN". Jean-Luc Melenchon lui aussi compte sur la mobilisation militante via les communistes et la CGT.
Enfin les plus petits candidats misent tout sur la télé, c’est une chance inespérée de se faire connaître un peu mieux des Français.