Terrorisme : une "stratégie de tension" ?

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Hélène Favier , modifié à
Le gouvernement en fait-il trop sur la menace terroriste ?, s'interrogent certains politiques.

La menace terroriste "est réelle" pour Brice Hortefeux. Elle est surtout "floue", pour l’opposition et quelques membres de la majorité.

Après la succession de signaux alarmants envoyés ces derniers jours sur le front de la menace terroriste intérieure, la gauche demande que le Parlement et les principaux partis soient tenus informés sur les risques encourus par les Français.

"La menace est là, mais qui, quoi, qui est-ce, comment ?"

"Il faut qu'il y ait cet échange pour que la Nation tout entière prenne en compte la réalité d'une menace possible", a notamment fait valoir l'ex-numéro un du PS, François Hollande.

"On nous dit : la menace est là, mais qui, quoi, qui est-ce, comment ? On n'en sait rien. On est dans le brouillard pour quelque chose qui touche à la sécurité des Français", s’interroge le député PS Jean-Christophe Cambadélis, qui estime que le gouvernement joue un petit peu avec les peurs".

"Si le danger était vraiment très fort et très avéré, à ce moment-là on monterait évidemment d'un cran dans l'application du plan Vigipirate", renchérit l'ancien ministre socialiste de la Défense Paul Quilès.

"Une politique cynique" pour Villepin

A droite aussi, Dominique de Villepin accuse le gouvernement de susciter la panique.

"Distinguons la politique active que nous devons mener" contre la menace terroriste et "une politique de communication qui me semble à tout le moins maladroite, parfois même cynique", a assuré l’ancien Premier ministre sur France Info.

"Les Etats-Unis ont payé très cher pour pendant huit ans vivre sous la peur avec l'administration George Bush. En matière de sécurité, en matière de communication sur ces questions, il faut savoir être prudent et il faut savoir avoir une parole juste et rare", a-t-il ajouté dénonçant une "stratégie de tension".

Le gouvernement en fait-il trop ?

Sans critiquer le gouvernement, Axel Poniatowski, le président UMP de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale, a, lui, appelé "à faire preuve de modération" dans la "parole publique" concernant les menaces terroristes qui pourraient peser sur la France.

Selon lui, des déclarations publiques en la matière "ne (peuvent) que susciter de l'inquiétude", alors que "les moyens dont dispose la population pour se protéger d'éventuels actes de terrorisme sont tout à fait limités".

Pour répondre à ces critiques, François Fillon contactera "très rapidement" les parlementaires, a simplement fait savoir Matignon mardi soir.