François Hollande persiste et signe. En comparant le discours de Marine Le Pen à "un tract du Parti communiste des années 1970", dimanche sur Canal+, le président de la République a mis les communistes en colère. Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a réclamé lundi des "excuses publiques" au chef de l'Etat. Mais François Hollande ne compte pas rétropédaler.
Une opération de com' du PCF ? Dans l'entourage de François Hollande, on réfute en effet tout dérapage. Le président a simplement voulu démystifier le discours employé par Front national lorsqu'il drague sur des terres ouvrières, explique-t-on. Les proches du chef de l'Etat s'agacent donc de voir les communistes pousser les hauts cris. Selon l'un deux, il s'agit clairement d’une opération de communication menée par Pierre Laurent pour faire parler du PCF. Les conseillers de François Hollande minimisent d'ailleurs l'incident. Ils assurent que les deux hommes se parlent régulièrement, et que ces échanges vont continuer.
"Il a fait le choix des bobos". Côté communiste, on assure toutefois que cette déclaration présidentielle ne doit rien au hasard. "Il a fait le choix des bobos. Il y a une stratégie derrière tout cela, il tente de nous cornériser", analyse un allié de Pierre Laurent.
Pour 2017, Hollande préfère Laurent à Mélenchon. La séquence risque donc de laisser des traces. Et elle tombe mal, alors que François Hollande s'évertue à rassembler la gauche afin de passer le premier tour de la présidentielle de 2017. D'autant que le calcul de l'Elysée consistait à faire de Pierre Laurent le candidat "acceptable" de la gauche de la gauche. Contrairement à un Jean-Luc Mélenchon qui tape fort et se maintient aux alentours de 10% dans les sondages, une candidature de Pierre Laurent, communiste "tranquille", serait plus confortable aux yeux de François Hollande. A condition d'arrondir les angles d'ici là.
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