C’était il y a un mois tout juste. A l’occasion des journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts, le 24 août, Cécile Duflot tenait à rassurer ses camarades écolos : jamais elle ne perdrait son franc-parler. "Depuis trois mois, on m'a rajouté une muselière", confiait simplement la ministre du Logement. Mais, c'est "une muselière qui permet un petit peu de l'ouvrir !", assurait-elle. Il y a un mois, donc.
En pleine polémique après la décision d’Europe Ecologie-Les Verts de ne pas ratifier le traité européen, le ton n’est visiblement plus tout à fait le même. Invitée du JT de France 2 lundi soir, Cécile Duflot ne jure que par la solidarité gouvernementale. "Etre ministre, ça veut dire s'appliquer un principe de solidarité avec les autres membres du gouvernement (...) C'est normal et naturel", explique-t-elle.
"Une ministre qui assume son statut" :
Alors qu’on lui demande sa "position personnelle" sur le traité, la ministre du Logement botte en touche, assurant que cette position "n'est pas intéressante pour la bonne et simple raison qu'une ministre n'a pas à exprimer sa position personnelle sur tel et tel sujet".
"Vous imaginez la cacophonie ?"
Cécile Duflot serait-elle belle et bien muselée ? La ministre a en tout cas parfaitement joué le jeu du bon petit soldat, alors que sa présence au gouvernement est contestée par la droite, deux jours après le vote du conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts en faveur d'un rejet d'un traité budgétaire européen.
"Quand on est membre d'un gouvernement, on exprime la position du gouvernement sur des questions qui sont des questions importantes. Vous imaginez la cacophonie si les uns et les autres faisaient part de leurs états d'âme ?", a-t-elle souligné. Se définissant comme une "ministre qui assume son statut", Cécile Duflot a encore insisté sur l’importance du "principe de solidarité collective" et semble avoir fait sienne la maxime de Jean-Pierre Chevènement, "un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne".
Démissionner ? Cécile Duflot n’y songe d'aillleurs pas une seconde. "Tant que je suis utile à mon travail de ministre, utile à cette majorité et tant que le travail que mène le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est bon pour notre pays, alors ma place est au sein de ce gouvernement", estime t-elle. Une . Dans l'après-midi, Jean-Marc Ayrault était venu à la rescousse des deux ministres écologistes, indiquant que "la question de leur participation au gouvernement "ne se posait pas".