La préfecture de police de Paris a catégoriquement démenti mardi des informations faisant état d'une enquête clandestine sur la journaliste Valérie Trierweiler, compagne du candidat à la primaire socialiste François Hollande, qui s'est dite elle-même "très choquée". Trop tard. Les informations publiées par L'Express agitent déjà la classe politique.
Hollande exige la vérité
François Hollande a lui-même qualifié mardi d'"intrusion inacceptable" l'enquête policière présumée menée sur sa compagne. L'ancien premier secrétaire du PS a demandé que toute la lumière soit faite "sur l'existence ou l'inexistence de ce procédé".
"Si c'était confirmé, ce serait extrêmement grave puisque c'est une pratique qui est totalement interdite. Le ministère de l'Intérieur, le gouvernement ne peuvent pas avoir un système d'information sur les personnes, en plus journalistes en l’occurrence", a déclaré François Hollande au cours d'un déplacement à Chambéry. "C'est une intrusion, une pression qui est tout à fait inacceptable", a-t-il ajouté.
Le PS met la pression sur Guéant...
Les proches de François Hollande ont également tous exprimé leur indignation mardi, et demandé des comptes au gouvernement. "C'est très choquant, cela traduit ce que nous redoutions, c'est-à-dire une dérive du système actuel", s'est inquiété le député PS Jean-Marie Le Guen, soutien du député de Corrèze.
Le sénateur PS André Vallini, fidèle lieutenant de François Hollande, a quant à lui jugé "impératif et urgent que le Ministre de l'Intérieur, Claude Guéant apporte dans les plus brefs délais des éclaircissements sur cette information, qui si elle était avérée, serait très grave". Le premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir, a fait de même et demandé solennellement au ministre de l'Intérieur" Claude Guéant "de s'expliquer sans délai".
A noter que l'ancienne compagne de François Hollande et elle-même candidate à la primaire PS Ségolène Royal s'est gardée de tout commentaire, tout en mettant en avant son expérience d'ex-candidate à l'élection présidentielle de 2007. "On connaît les méthodes de la droite. Il faut s'attendre à une campagne électorale extrêmement dure", a dit la présidente de Poitou-Charentes.
... qui s'offusque aussi
Dans le viseur du PS, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a répliqué mardi en affirmant que la dite enquête n'était "pas avérée", qu'il n'en existait pas de "preuve", ajoutant que si tel était le cas, il en serait "indigné". "Il est temps que la campagne de boules puantes s'arrête!", s'est-il par ailleurs offusqué.
Un "ras-le-bol" exprimé par nombres de cadres de l'UMP. "Trop c'est trop", a dit le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, parlant de "pseudo-dossiers qui sont des coups montés". Pour le député UMP Eric Raoult, il "faut vraiment qu'on arrête! Car les gens en ont assez". "On ne se rend pas compte qu'on est en train de dénaturer la démocratie! (…), s'est-il emporté.
Mais ces derniers risquent de devoir s'armer de patience car Valérie Trierweiler et son avocat "n'excluent aucune voie, y compris judiciaire, pour que cette affaire soit élucidée."