Les associations féministes les réclamaient. Trois femmes ont été nommées ou reconduite mardi au Conseil constitutionnel : Nicole Maestracci, nommée par François Hollande, Nicole Belloubet, nommée par le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, et Claire Bazy-Malaurie, reconduite dans ses fonctions par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone. Lundi, deux associations féministes, "Osez le féminisme" et "la Barbe", avaient lancé un appel appel pour réclamer plus de nominations de femmes chez les Sages.
Sur Twitter, "Osez le féminisme" a d’ailleurs aussitôt salué ces nominations.
3 femmes au #conseilconstitutionnel ! Bravo pour cette mobilisation rapide du #HCE, de @osezlefeminisme et de @labarbelabarbe ! #parité— Osez le féminisme (@osezlefeminisme) February 12, 2013
La porte-parole du gouvernement, également ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a pour sa part estimé qu’avec ces nominations, "la République tient sa promesse d’égalité". Qui sont ces (rares) femmes à siéger parmi les Sages ? Éléments de portraits.
• Nicole Belloubet, 57 ans. Professeure des universités, titulaire d’un DEA de droit public, agrégée de droit public et docteur en droit. Voilà pour les diplômes de celle qui est aussi première vice-présidente PS du conseil régional de Midi-Pyrénées et conseillère municipale PS à Toulouse. Elle a confié à France 3 Midi-Pyrénées être "bouleversée" par cette nomination à une "fonction d’une très grande importance". Nicole Bellouet a beaucoup travaillé dans le domaine de l’éducation, dirigeant l’académie de Limoges entre 1997 et 2000, puis celle de Toulouse jusqu’en 2005. Elle a aussi présidé le Comité interministériel de pilotage pour la promotion de l’égalité des sexes dans les systèmes éducatifs. Elle a plusieurs rapports à son actif : en 2001, elle avait présenté "30 mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires". A la demande de Jack Lang, alors ministre de l’Éducation nationale, elle avait aussi rédigé en 2002 un rapport présentant "30 mesures pour l’avenir du lycée". Au Conseil constitutionnel, elle prendra la place... d’une autre femme, Jacqueline de Guillenchmidt, nommée en 2004.
• Nicole Maestracci, 62 ans. L’actuelle première présidente de la cour d’appel de Rouen va succéder chez les Sages à Pierre Steinmetz, ex-directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin à Matignon. Nicole Maestracci a exercé dans divers domaines de la magistrature, tour à tour juge des enfants, juge de l’application des peines ou encore présidente du tribunal de grande instance de Melun. Nommée par Lionel Jospin en 1998 à la tête de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, elle est limogée en 2002 par un gouvernement qui souhaite relayer plus facilement ses nouvelles orientations, rappelle le Nouvel Obs. Cette magistrate a aussi présidé la Fnars, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, et a été nommée à la tête du comité d’organisation de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive.
• Claire Bazy-Malaurie, 64 ans. Nommée il y a moins de trois ans par le président de l’Assemblée nationale d’alors, Bernard Accoyer, Claire Bazy-Malaurie est reconduite dans ses fonctions par Claude Bartolone. Cette énarque a fait toute une partie de sa carrière à la Cour des comptes, où elle est entrée en 1980. Entre 2000 et 2004, elle a fait partie du Comité national d’évaluation des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel et a présidé, de 2008 à 2010, le comité de suivi de la loi sur l’université.