"Nous sommes très conscients du problème", reconnaît Sonia Lagarde, députée UDI de Nouvelle-Calédonie. L’Union des démocrates et indépendants (UDI) a été lancée en grandes pompes, dimanche, mais les femmes manquaient cruellement sur la photo de famille, malgré le ralliement surprise de l'ancienne ministre sarkozyste Chantal Jouanno.
Quelle est la situation ? L’UDI est certes la troisième force parlementaire après le PS et l’UMP, mais on ne trouve parmi ses 30 députés…. qu’une seule femme, Sonia Lagarde. La Haute assemblée fait un peu mieux, avec six représentantes de la gent féminine. Insuffisant malgré tout. Afin de se préparer à gouverner en cas d’aggravation de la situation économique, Jean-Louis Borloo a demandé au député Yves Jego de constituer un "contre-gouvernement" paritaire. Impossible pour le moment.
>> A LIRE AUSSI : Le "gouvernement fantôme" de Borloo
Deux bonnes nouvelles. Le gros coup du week end, c’est elle. L’ancienne ministre de Sports de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno a rejoint les rangs de l’UDI, à la grande colère de l’UMP. Une femme, jeune, expérimentée et écologiste, Jean-Louis Borloo ne pouvait rêver mieux. Enfin si. "Mme Veil est la personnalité publique et politique que j'aime et respecte le plus", a lancé le patron des centristes rassemblés. Et la mère de l’IVG était présente. L'ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé, présentée en 2010 dans un sondage comme "la femme préférée des Français", reste pour beaucoup de Français comme LA féministe.
Et pour la suite ? Selon nos informations, les femmes de l’UDI se sont retrouvées autour d’un petit-déjeuner, la semaine dernière, à l’initiative de la députée européenne Sophie Auconie. Elles travaillent ensemble sur un texte qui sera inclus dans le projet de société présenté ultérieurement par Jean-Louis Borloo. "Il faut que l’UDI s’organise, notamment lors des prochaines élections, municipales et européennes. On peut faire confiance à Borloo pour cela. La présence de Simone Veil était déjà un signe positif. Le ralliement de Chantal Jouanno est également une bonne nouvelle. Les femmes ont leur mot à dire et plus nous serons nombreuses et plus ce sera positif pour l’UDI", assure pour Europe1.fr Sonia Lagarde, la seule élue de l’UDI au sein de l’Assemblée nationale.
Lydia Guirous, présidente de l’association féministe Future, au Féminin et membre de l’UDI, a de son côté lancé un appel à Jean-Louis Borloo intitulé "et si on "Osez la révolution?" "Il y a du boulot, c’est clair", raconte à Europe1.fr cette militante, en charge de la parité à la fédération de Paris. "Borloo est très sensibilisé et regrette cette situation, mais il ne peut pas inventer les élues féminines non plus ! J’espère simplement que les belles intentions affichées aujourd’hui se concrétiseront dans les investitures aux municipales et européennes…" En attendant les prochains scrutins, Jean-Louis Borloo va tenter de faire émerger des militantes, dont Lydia Guirous.