L’INFO. Après plusieurs jours d’immobilisme, publiquement du moins, l’UMP pourrait enfin approcher la sortie de crise dimanche. Jean-François Copé, président proclamé mais ô combien contesté du parti, a fait un geste en proposant un nouveau vote en septembre 2013. Jusqu’alors, le député-maire de Meaux plaidait pour un nouveau scrutin en 2014, après les échéances électorales du printemps. François Fillon souhaitait lui de nouvelles élections au printemps 2013.
Pour Fillon, "la raison a prévalu". François Fillon s'est rapidement félicité dimanche de lm'initiative de son rival. "François Fillon se félicite que le principe d'un nouveau vote dans un délai raisonnable soit désormais accepté par Jean-François Copé", écrit l'ex-Premier ministre. "C'est une grande victoire pour les militants qui réclamaient qu'une solution démocratique soit trouvée à la crise démocratique que traverse le mouvement", a-t-il poursuivi, avant d''évoquer une dissolution de son groupe parlementaire dissident R-UMP.
François Fillon a aussi glissé une petite pique, soulignant qu'"enfin", "la raison a prévalu".
La raison a enfin prévalu et ce combat pour sauvegarder l'honneur du Mouvement méritait d'être conduit.— François Fillon (@FrancoisFillon) December 16, 2012
Pourquoi septembre 2013 ? Le nouveau vote auquel est désormais prêt le député-maire de Meaux -septembre 2013- se situerait "en dehors de la session parlementaire" et aurait "l'avantage d'éviter de prendre en otage les parlementaires", souligne-t-on chez Jean-François Copé. L'élection serait ainsi achevée au début de la nouvelle session du Parlement, le 1er octobre 2013.
A quoi ressemblerait un éventuel accord ? Selon l'entourage de Jean-Pierre Raffarin, l'accord se déclinerait en quatre points : nouvelle élection à la présidence de l'UMP "le 15 septembre 2013", création d'une Haute autorité impartiale pour veiller au bon déroulement du scrutin, mise en place rapide d'un groupe de travail paritaire pour réformer les statuts du parti et organisation d'une "gouvernance pluraliste" de l'UMP jusqu'en septembre, Jean-François Copé gardant le titre de président.
Pourquoi ça peut marcher ? D'abord parce que jean-François Copé est sorti de son entêtement. Ensuite parce que si l'accord était finalisé, chaque partie aura donné l'impression de faire des concessions, et aucune des deux ne pourrait revendiquer trop ouvertement la victoire. "Si accord il y a, Copé aura capitulé sur un nouveau vote en 2013 et Fillon aura accepté que son rival soit, temporairement, président de l'UMP", résume un "non-aligné".
Des discussions en cours. Selon les entourages des deux rivaux, Jean-François Copé et François Fillon ont échangé directement et échangent encore directement par téléphone dimanche. "Les dernières propositions qui sont sur la table font qu'à mon avis toutes les conditions sont réunies pour un accord", a estimé Christian Jacob, le patron copéiste du groupe UMP, dimanche au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.
Copé était sous pression. Arc-bouté sur la date de 2014, Jean-François Copé semble finalement avoir cédé aux pressions exercées par certains de ses soutiens, à commencer par l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui a mené d'intenses et discrètes tractations ces derniers jours auprès de François Fillon en vue de trouver un accord de sortie de crise, et Christian Jacob, le président du groupe UMP "canal historique".